Le bambou à la conquête de l'Hexagone
À Rébénacq (Pyrénées Atlantiques) en juin dernier, Manon Mounaix a planté 3 600 bambous. Bien loin des idées reçues que reflète cette herbe géante exotique, cette production propose d'alléchantes opportunités.
D'ici quelques mois, un coteau de la vallée d'Ossau prendra des allures de forêts chinoises. À flanc d'une parcelle pentue de deux hectares située à Rébénacq, 3 600 jeunes plants de bambous ont été implantés. Une idée peu commune lancée par Manon Mounaix, motivée pour « développer une activité agricole rentable qui a du sens. » Son projet, la jeune femme l'a concrétisé avec l'entreprise Onlymoso, spécialiste de cette culture en Italie. Après avoir pris contact avec cette société et découvert des plantations de l'autre côté des Alpes, elle fut rapidement séduite. « En Italie, il y a déjà plus de cent producteurs et près de 2 200 hectares de culture. Aujourd'hui, je pense qu'il y a une opportunité en France », souligne-t-elle. Ce type de plantation naissante en Europe répond à un marché qui repose actuellement uniquement sur l'importation d'Asie, son principal producteur. « Mais cette graminée s'adapte très bien ici », glisse-t-elle. La myriade de produits fabriqués à partir de bambou (pousses, rhizomes, chaumes et biomasse) est destinée au marché alimentaire et non-alimentaire. Construction, ameublement, cellulose (pour remplacer le plastique notamment), isolation, tissu, papier, énergie, alimentation humaine, cosmétiques... Le bambou regorge d'intérêts. Jeudi 3 mars, aux côtés d'Étienne Gill, responsable France Onlymoso, de ses parents et de son frère (tous les trois agriculteurs), la néo-productrice a proposé au public une immersion au coeur de sa jeune bambouseraie.