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L'agriculture s'adapte au changement climatique

Michel Duru, directeur de recherche à l'Inra est intervenu dernièrement devant les élus de la chambre régionale d'agriculture d'Auvergne-Rhône-Alpes.

Michel Duru est directeur de recherche à l'Inra de Toulouse.
Michel Duru est directeur de recherche à l'Inra de Toulouse.
© SD

Le changement climatique est une réalité et il a déjà commencé. Depuis les années 1980, on constate des déplacements climatiques et les prévisions faites par les spécialistes du climat il y a vingt ans se réalisent. « On assiste à un changement moyen, avec des températures plus élevées et des canicules plus longues en été, des étés plus précoces et surtout des variabilités interannuelles et des aléas beaucoup plus forts. C'est ce dernier phénomène qui est important pour l'agriculture », explique Michel Duru. Directeur de recherche à l'Inra (Institut national de la recherche agronomique) de Toulouse, le chercheur intervenait le 24 septembre dernier, lors d'une conférence-débat organisée par la chambre régionale d'agriculture Auvergne-Rhône-Alpes. « On peut avoir des hivers plus courts, avec de bons automnes, des printemps précoces et des étés qui commencent dès le printemps et qui n'en finissent pas... On peut arriver à avoir des périodes d'affouragement en élevage qui soient plus longues l'été que l'hiver. » Une situation climatique qui devient difficile à gérer pour l'agriculture, car très aléatoire et qui demande une grande flexibilité pour s'adapter. Et comme si cela n'était pas suffisant, « les phénomènes peuvent se répéter, avec des enchaînements de saisons difficiles plus fréquents ».

Leviers locaux et globaux
Les conséquences du changement climatique sont nombreuses. La réussite des semis, par exemple, devient aléatoire du fait de l'imprévisibilité de la pluviométrie (il ne pleut plus après le 15 août !) Les phénomènes d'échaudage deviennent plus fréquents, causant le plafonnement des rendements du fait de températures très élevées. Les périodes fortement pluvieuses accentuent l'érosion des sols, etc. « Il faut s'attendre à des différences de rendements entre passé et futur plutôt limitées mais à des variabilités entre années et entre saisons beaucoup plus grandes et à des aléas », résume Michel Duru. Ces dernières années, les chambres d'agriculture ont engagé des programmes d'adaptation aux évolutions induites par le changement climatique. Plusieurs d'entre eux ont été présentés aux nombreux participants à la conférence-débat. C'est le cas du projet AP3C (adaptations des pratiques culturales au changement climatique), porté par le Sidam (service interdépartemental pour l'animation du Massif central), qui est né de la volonté d'agriculteurs de trouver des solutions au dérèglement climatique. C'est le cas également du projet Descin, porté par la chambre d'agriculture Aura, dont le but est de réaliser des essais de cultures innovantes, pour atténuer les effets sur l'environnement et gagner en robustesse et en performance. Le projet Climalait réunit des éleveurs des monts du Lyonnais qui travaillent sur la préservation des rendements des cultures et en herbe dans un contexte de changement climatique. L'opération Climfourel, pour répondre à la baisse de production fourragère, ou le projet Climat 21, pour adapter les cultures et sécuriser les productions ont également été évoqués. Si les solutions peuvent être locales, « les leviers pour s'adapter sont globaux, car dépendants aussi des questions d'énergie, de sécurité alimentaire, de santé, de bien-être animal », conclut Michel Duru. Le problème est posé.

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