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« L’agriculture française est au rendez-vous du changement climatique »

Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, au Salon International de l’Agriculture.

© Actuagri

La FNSEA et JA ont interpellé Emmanuel Macron dès son arrivée au salon. Que lui avez-vous dit ?

L’objectif de cette rencontre était d’interpeller le président de la République sur un certain nombre de sujets qui préoccupe beaucoup les agriculteurs. Nous avons organisé cette entrevue avec Emmanuel Macron pour que des responsables départementaux puissent directement l’interpeller et lui faire part de leurs doléances. Le Président a été très à l’écoute. Nous avons laissé les agriculteurs s’exprimer sur les préoccupations du moment qui s’articulent autour de plusieurs thématiques : stoppons les distorsions de concurrence sinon l’agriculture française va péricliter – déjà elle régresse de façon vertigineuse, nous importons plus de l’Europe que nous n’exportons vers l’Europe. L’article 44 de la loi Egalim a été voté, mais rien ne permet de l’appliquer pour l’instant. Il faut faire en sorte qu’il puisse être appliqué. C’est maintenant au niveau européen que cela doit bouger, mais aussi en France, au niveau des achats publics notamment. Nous n’avons pas changé de discours depuis les États généraux de l’alimentation : prioriser les achats français, encadrer les importations.

L’inflation normative française a également été abordée ?
Nous sommes le seul pays d’Europe qui ait fixé des objectifs de réduction des usages de produits phytosanitaires. Il en est question dans le Green deal, mais à ce jour aucun autre pays n’a fixé des objectifs de réduction. Aucun pays n’a une définition du biocontrôle. L’augmentation des charges issues de la séparation de la vente et du conseil de ces produits, l’augmentation de la redevance pour pollution diffuse (+60 % en décembre dernier), tout cela concoure à des charges supplémentaires qui contribuent à grever les charges des producteurs.

Les agriculteurs ont-ils été entendus sur la demande d’un moratoire sur les ZNT ?
On ne peut pas supporter seuls les exigences dues au fait que la ville avance toujours et nous demande de reculer toujours plus loin. Nos demandes sont claires : les agriculteurs ne doivent pas être placés en insécurité juridique par rapport à l’application de ce texte. Cela nécessite de repousser la date d’application. Le Président s’est engagé à ce que les agriculteurs ne soient pas en insécurité juridique pour leurs semis d’automne et de printemps. Par ailleurs, nous voulons que soient mis à l’étude les dispositifs d’indemnisation des agriculteurs pour les surcoûts générés. Les agriculteurs n’ont pas à supporter le coût de ce dispositif pris pour des raisons environnementales et de santé publique. Ce ne sont pas les 25 millions d’euros qui sont mis sur la table qui vont résoudre le problème. De notre côté, nous nous sommes engagés à présenter très vite les chartes d’engagement des usagers.

Emmanuel Macron a-t-il répondu à vos attentes sur les retraités agricoles ?
Nous ne sommes pas du tout satisfaits de ce que nous a dit le Président. La FNSEA a soutenu le principe d’une réforme avec un dispositif universel plus équitable. Et nous avons consenti à une augmentation échelonnée des cotisations. Mais pour les agriculteurs déjà en retraite, nous sommes très mécontents de ce qui a été dit par Emmanuel Macron. Mais, après une journée passée au salon où il a beaucoup entendu parler des retraités agricoles, il a évolué. Finalement, le sujet pourrait être traité dans le projet de loi de finances pour 2021. Nous le préparons dès aujourd’hui.

Que retenez-vous de cette journée d’inauguration ?
Ce qui est intéressant à noter c’est qu’à l’occasion de la visite du Président, on a réussi à passer un message fort : nous vivons un moment historique. Après la Révolution silencieuse du début des années 1960, nous avons à nouveau un rendez-vous devant nous. Assurer la sécurité alimentaire dans un contexte de changement climatique. L’agriculture apparaît de plus en plus comme au centre de solutions du changement climatique, plus que tout autre secteur. Dans toutes les filières nous avons engagé la transition avec le contrat de solutions sur les phytos, sur le bien-être animal, les chartes de riverains, etc. Le thème de notre congrès, fin mars à Niort, portera sur les réponses de l’agriculture au changement climatique. 1960-2020, l’agriculture est au rendez-vous. Nous sommes au travail pour relever ces défis. Nous sommes force de proposition, cela mérite du respect.

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