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La truite sauvage a la pêche dans les cours d'eau du Cantal

À vos cannes et vos hameçons : ce samedi 11 mars, à l'aube, les pêcheurs ont rendez-vous avec la reine des rivières cantaliennes, la truite, dont la population se porte bien dans le département

La truite est une espèce bio-indicatrice. Très exigeante, elle requiert une eau fraîche, de qualité et bien oxygénée.
La truite est une espèce bio-indicatrice. Très exigeante, elle requiert une eau fraîche, de qualité et bien oxygénée.
© FDPPMA15

À la fédé de pêche du Cantal, on croise les doigts sans s'emmêler les lignes : si les conditions hydrologiques favorables qui prévalent depuis l'automne - sans grosses crues - se maintiennent encore deux petits mois, la campagne 2016-2017 pourrait être un aussi bon cru que 2013-2014 en matière de reproduction de la truite(1), reine des ruisseaux cantaliens. "Depuis trois, quatre ans, du fait de bonnes conditions de migration à l'automne puis de reproduction l'hiver, on constate une quantité intéressante de truites adultes et on voit de plus en plus de gens revenir à la truite pour ces raisons", analyse Romain Max, technicien à la FDPPMA. De bon augure à quelques jours de l'ouverture dans les cours d'eau de première catégorie. Une ouverture - samedi 11 mars au matin - très attendue des plus de 14 000 pêcheurs recensés dans le département, dont 11 000 ont une carte de pêche à l'année. Un effectif globalement stable

Des étiages de plus en plus sévères

Chargée d'appliquer une gestion patrimoniale des populations piscicoles en permettant aux populations naturelles de se maintenir sans déversement extérieur, la fédération réalise chaque année des inventaires piscicoles afin de suivre l'état des populations. De juin à début octobre, période de faible étiage, une soixantaine d'inventaires est ainsi effectuée sur différents cours d'eau via une pêche électrique sur des tronçons d'une centaine de mètres. Avant d'être relâchés, les individus capturés sont mesurés, pesés. Si les résultats s'avèrent variables d'une rivière à l'autre, ils attestent néanmoins d'effectifs en hausse pour la truite(2), une espèce bio-indicatrice car très exigeante. Cette salmonidée requiert ainsi une eau fraîche toute l'année, de bonne qualité, bien oxygénée, sans colmatage du lit du cours d'eau pour pouvoir migrer. "Globalement, les cours d'eau sont en bon état dans le Cantal, qu'il s'agisse de la qualité biologique de l'eau, du milieu (berges...), estime Agnès Tronche, sa collègue. En revanche, on est confronté à un problème quantitatif avec des étiages de plus en plus sévères. D'où la nécessité de préserver au maximum les zones humides qui constituent, dans notre département au sol granitique, les seules zones de stockage de l'eau." Si la truite, sauvage à 98 %, est bien répandue sur l'ensemble des 11 000 km de cours d'eau de première catégorie du département, certaines rivières demeurent emblématiques et sonnent mélodieusement à l'oreille des pêcheurs : Santoire, Besse, Maronne, Alagnon, Cère...

Destination pêche prisée

Et on vient même parfois de loin pour s'adonner à ce loisir qui, pour certains, prend des allures de vrai sport de compétition. "Une étude nationale conduite en 2014 a montré que le Cantal était l'un des trois départements en France où la proportion de personnes qui y viennent pour pêcher est la plus importante, derrière l'Aveyron, les Pyrénées...", relève Agnès Tronche. Contre toute attente, la pêche s'avère même la seconde activité exercée par les touristes derrière la randonnée. Une attractivité que la FD de pêche s'attache à conforter en participant à des salons spécialisés : Clermont-Ferrand bien sûr, mais aussi Toulouse, Lyon, le Game Fair en Sologne, voire même Bruxelles... La discipline et le Cantal ne séduisent pas que les amateurs : pour preuve, le succès éclatant des ateliers familles proposés l'été aux estivants. En 2016, ces 48 demi-journées organisées en lien avec les offices de tourisme ont rassemblé plus de 1 000 participants, soit une hausse de 43 % par rapport à l'été 2015 ! Initialement à destination des vacanciers, "on s'est rendu compte que les locaux étaient aussi intéressés". De même que la jeune génération, comme en attestent les neuf ateliers pêche nature suivis par les adolescents tout au long de l'année scolaire et encadrés par des bénévoles des AAPPMA et/ou des guides de pêche. Sans compter la section pêche du collège Galery de Massiac, qui fête cette année ses dix ans, et l'une des deux seules actives en France. Au programme : un volet milieu aquatique et l'apprentissage des techniques de pêche, sur le terrain. Chaque année, 25 collégiens apprennent ainsi à prendre, à bon escient, la mouche !

 

(1) L'omble commun (ouverture le 20 mai) est également présent dans le Cantal dans des cours d'eau plus importants. Il fait le bonheur des pêcheurs à la mouche. (2) Même si les crues de l'hiver 2015-2016 ont fortement altéré le potentiel d'alevins de cette saison

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

 

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