La goutte d'eau qui fait déborder le vase
Exaspéré par les dégâts causés par les sangliers sur ses parcelles depuis plusieurs années, Pierre-François Leclere avait décidé de régler le problème par lui-même en butant avec la voiture de l'exploitation 4 sangliers, ce qui a conduit directement devant le tribunal de Guéret le 1er septembre dernier pour, « chasse non autorisée de nuit aggravée par une circonstance, et chasse à l'aide d'un engin, instrument, mode ou moyen prohibés ».
« Cette histoire n'aurait logiquement pas dû avoir lieu si l'ACCA de Saint-Marc-à-Loubaud avait fait son travail, pourtant ce n'est pas faute de les avoir alerté à maintes reprises, mais rien n'a été fait » soupire Pierre-François Leclere en sortant du tribunal.
Pourtant la situation de Pierre-François Leclere n'est pas isolée, car bon nombre d'agriculteurs subissent d'importants dégâts sans que les ACCA interviennent.
Mais la situation à Saint-Marc-à-Loubaud reste assez singulière. Depuis plusieurs années, cet agriculteur subit d'importants dégâts sur ses terres avec pas moins de 45 ha ravagés, et des frais importants pour la remise en état des terres.
Une situation qui ne laisse personne sans réaction et qui l'a conduit a solutionné le problème seul. « Je n'ai eu aucun appui de qui que ce soit localement, ce qui m'a conduit à agir de la sorte » souligne-t-il.
« Autant, les ACCA de Gentioux et de Royère ont agi correctement, lorsque j'ai eu des dégâts sur mes parcelles de ce secteur, mais à Saint-Marc-à-Loubaud, ils ont été en dessous de tout, d'autant plus lorsque les points d'agrainages sont situés en bordure de mes parcelles » précise Pierre-François Leclere.
Les pratiques inadmissibles, mais qui cachent derrière ces méthodes des conflits de personnes et de voisinage. Résultat des courses, l'un des membres de l'ACCA de Saint-Marc-à-Loubaud a poussé l'ACCA de porter plainte et de le conduire devant le tribunal.
Pour les faits reprochés, le tribunal de Guéret a sanctionné Pierre-François Leclerc à une amende de 600 EUR et 4 mois de prison avec sursis.
Pour soutenir cet éleveur, un comité de soutien avait été constitué par la FDSEA, les JA, la Confédération Paysanne et la Chambre d'Agriculture. Un soutien d'une part pour accompagner et réconforter l'agriculteur dans cette mascarade, mais aussi et surtout pour dénoncer les dérives de certaines ACCA.
Pour le président de la FDSEA Christian Arvis, « il faut que les choses changent, on ne peut laisser faire tout et n'importe quoi sur nos exploitations. On ne pourra jamais admettre de se laisser faire détruire notre outil de production au profit de quelques chasseurs mal intentionnés. Notre action ne porte pas contre la Fédération des Chasseurs avec laquelle nous sommes très attachés au dialogue, mais contre certaines ACCA qui ne se donnent pas les moyens d'agir contre ces dégâts » a précisé le président de la FDSEA.