La filière chêne en danger
Les professionnels du secteur s’inquiètent pour la pérennité de la filière car une pénurie de matière première menace les scieries françaises.
« La conjoncture de la filière bois s’améliore mais celle du chêne se détériore. Les carnets de commandes sont pleins et pourtant les scieries ne peuvent pas les honorer car elles manquent de chêne, la matière première nous quitte » s’alarme Philippe Siat, président de la Fédération nationale du bois (FNB). Pourtant, avec 16 millions d’hectares de forêt, couvrant 29 % du territoire, la France est à la tête de la troisième plus grande surface forestière d’Europe. Elle est ainsi le troisième producteur mondial de chêne et le premier en Europe. Le problème réside dans les exportations, trop importantes aux yeux des responsables de la filière. Selon eux, 25 à 30 % de la collecte forestière nationale de chêne est exportée sans transformation alors que la majorité des pays forestiers concurrents a interdit une telle fuite de cette ressource brute comme la Croatie, l’Ukraine, la Roumanie ou la Chine. La récolte de chêne est majoritairement effectuée dans quatre régions qui se partagent 75 % des coupes de bois : Bourgogne-Franche-Comté (25 %), Grand-Est (23 %), Centre-Val-de-Loire (13 %), Nouvelle-Aquitaine (12 %). Ces régions représentent également 76 % du sciage. Un chêne qui met entre 150 à 200 ans à pousser est un produit multigénérationnel durable. Les principaux débouchés sont les lames de plancher, parquets et lambris. Les volumes de chêne scié destinés à ce secteur en France ont progressé de 3 % en deux ans.
Suite de l'article à lire dans le Réveil Lozère n°1452, du 22 mars 2018, en page 2.