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MASSIF CENTRAL
La Copamac-Sidam célèbre ses 50 ans de travail au service de l'agriculture du Massif central

Vendredi 4 octobre, la Copamac-Sidam a fêté son demi-siècle en bonne compagnie, au Sommet de l’élevage. Un jalon de plus dans l’histoire d’une structure qui pèse dans l’agriculture du Massif central.

Quatre personne debout devant un kakémono sidam-copamac, l'un d'entre eux parle dans un micro
Les élus du Copamac-Sidam présentent 50 ans d’histoire et sont tournés vers l’avenir.
© Marion Ghibaudo

La Copamac-Sidam, pilier de l'agriculture du Massif central, célèbre ses 50 ans d'existence. À l'occasion de cet anniversaire, lors du Sommet de l'élevage, les acteurs clés de la structure ont revisité les moments forts de son histoire tout en se tournant vers l’avenir. Créée en 1974, la Copamac-Sidam joue un rôle central dans le soutien des exploitations agricoles de montagne, dans un contexte où le changement climatique, le renouvellement des générations et la prédation redéfinissent les enjeux de l'élevage. Découvrez les perspectives d'avenir et les défis à relever pour maintenir une agriculture durable dans cette région stratégique.

Lire aussi -> "Ce que nous voulons, c'est faire baisser la pression de prédation"

 

Une histoire de 50 ans au service de l’agriculture

Christine Valentin, présidente du Sidam, et Patrick Bénézit, président de la Copamac ont retracé l’historique et les moments marquants de la structure qui rassemble les organisations professionnelles du grand Massif central (les chambres d'agriculture et le syndicalisme FDSEA-JA), devant un parterre d’invités choisis, dont Jacques Chazalet, ancien président de la Copamac-Sidam et qui veille désormais aux destinées du Sommet de l’élevage. « Cela a été une grande aventure, effectivement, surtout aujourd’hui (N.D.L.R. : le 4 octobre) avec la visite de notre Premier ministre qui a été ministre de l'Agriculture », s’est amusé ce dernier, rappelant leur rencontre de 2007 avec Michel Barnier, alors ministre de l’Agriculture. Une rencontre fructueuse puisque, selon Jacques Chazalet, « les sujets importants avaient été travaillés auparavant. On avait réussi à fédérer les partenaires entre eux sur une même ligne de conduite, les syndicats et les chambres se sont alignés. On était dans une stratégie de coconstruction ». Quatre axes de travail avaient été présentés : 

  • la question de la production en montagne ;
  • les handicaps naturels ;
  • une meilleure politique de développement de l’agriculture dans les régions montagneuses ;
  • une meilleure prise en compte des élevages dans les politiques publiques.

 

Lire aussi -> Changement climatique : Comment l'agriculture du Massif central s'y prépare ?

 

Des enjeux et axes de travail toujours d’actualité

Au-delà d’un simple coup d’œil dans le rétroviseur, les acteurs de la Copamac-Sidam ont avant tout choisi de regarder vers le futur, en affichant comme thème de l’après-midi, « Quel bilan, quelles perspectives et quels défis pour l’avenir ? ». Une discussion qui intéresse jusqu’au sein de l’Union européenne, puisque deux députés européens se sont joints au débat : Arash Saeidi et Valérie Deloge. « Le Massif central, c'est avant tout des exploitations familiales qui structurent un espace et un territoire vivant, et où l’herbe reste la base de l’alimentation des ruminants », a rappelé Christine Valentin en retraçant l’historique de la Copamac-Sidam. 

L’herbe a encore une très grande valeur, peu importe le type de production dans lequel on est engagé » - Christine Valentin, Sidam.

En effet, 81 % de la SAU y est exploitée en prairies, réparties entre :

  •  22 500 exploitations en bovins viande et bovins mixte ;
  •  5 500 exploitations en bovins lait ;
  • le reste se répartissant entre ovins et caprins (un quart du cheptel français, tout de même). 

 

Une mission qui évolue avec le temps

Frise chronologique
Les grandes dates de l'histoire de la Copamac-Sidam.

Dès sa création le 15 octobre 1974, le Sidam travaille sur les problématiques des massifs, et réfléchit à des solutions. En 2024, cette mission première n’a pas changé, même si de nouvelles problématiques semblent s’ajouter sans cesse (notamment la prédation, le renouvellement des générations et le changement climatique prennent désormais de l'ampleur). « Les sujets que l’on travaille depuis longtemps au sein de la Copamac-Sidam font école ailleurs. Tous ces sujets ont dépassé l’échelle du Massif central », a pour sa part rappelé Patrick Bénézit.

 

Quels défis pour l’agriculture de demain ?

Plusieurs thématiques ont été proposées par les acteurs de la Copamac-Sidam lors de cette après-midi de réflexion. Par exemple, pour soutenir les prix, « la loi Égalim et son application sont essentielles ». Mais un travail sur l’origine des produits, le droit de la concurrence ou encore les accords de libre-échange sont tout aussi essentiels pour soutenir l’élevage pour les générations à venir. Un renouvellement de générations sur lequel il faut aussi réfléchir : « affiner la définition du statut d’agriculteur, mieux répartir les aides, ou renforcer les actions en faveur de l’installation et de la transmission » sont des pistes qui ont été évoquées. 

 

Maintenir l'élevage au cœur des territoires

(...) Si on veut avoir de l'élevage, il faut se donner les moyens pour le valoriser, et garder les territoires, enherbés, habités et productifs » - Christine Valentin, Sidam.

Amélioration des moyens de production ou de la couverture des risques, mieux valoriser les services rendus par l’élevage ruminant ou mieux compenser les écarts sont aussi des sujets considérés comme stratégiques. « On voit diminuer l'élevage régulièrement, mais on nous demande sans cesse de nous améliorer. Il faut avoir une vraie politique ambitieuse de remettre de l'élevage sur nos territoires, certes, mais aussi tout faire pour conserver l'existant. On est en train de subir une crise très difficile sur le sanitaire, si on le lie le sanitaire et la prédation, on aura une baisse de l'élevage très rapide. Il faut vraiment que l'on se reprenne, et si on veut avoir de l'élevage, il faut se donner les moyens pour le valoriser, et garder les territoires, enherbés, habités et productifs », a souligné Christine Valentin, qui aux côtés de Patrick Bénézit, a promis de travailler sur ces points, à tous les niveaux politiques, et pour s’assurer aussi que « la prochaine PAC reprenne ces sujets ».

Lire aussi -> Trois ministres, dont le Premier au chevet des éleveurs

 

Pastoralisme en Massif central : 
un réseau structuré pour défendre la cause

Le 3 octobre, lors du Sommet de l'Élevage, douze structures actrices du pastoralisme en Massif central ont officialisé leur collaboration en signant la charte d’un nouveau réseau, sous l’égide du Service interdépartemental pour l'animation du Massif central (SIDAM). Parmi les signataires figurent des chambres d'agriculture et associations locales. Ce réseau vise à renforcer la reconnaissance du pastoralisme de la région, au même titre que celui des Alpes ou des Pyrénées. Il permettra d'unir les voix des différents acteurs, d’identifier les enjeux communs et de faire remonter ces problématiques au niveau politique.

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