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La chasse en Bourbonnais

L'Allier est riche d'une géographie variée et permet la pratique de la chasse sous de nombreuses formes. La variété des espèces qui parcourent les nombreuses régions naturelles du département favorise la pratique de ce loisir.

Nombreux sont les usagers des territoires naturels de l'Allier. Qu'ils soient randonneurs, cyclistes, ramasseurs de champignons ou pêcheurs, les espaces naturels qu'offre l'Allier attirent tous les amoureux de la nature. Les chasseurs sont aussi des utilisateurs de ces milieux. En revanche, depuis le début des années 2000, on observe une baisse de leur nombre dans le département, tout comme leur vieillissement, à l'image de l'évolution de la population bourbonnaise. Un phénomène qui s'est accéléré depuis 2016 avec une chute de 18% des effectifs et un âge moyen de 54 ans. Notons également que 242 chasseuses ont été enregistrées entre 2012 et 2016, soit 2% de la population des chasseurs bourbonnais.

Des territoires variés

Bocage de l'ouest, coteaux du Cher, Combrailles bourbonnaises, Tronçais, Bocage centre, Bocage nord, massif des Colettes, Bocage sud, Sologne nord, Sologne Sud, Limagne bourbonnaise, Forterre, Basses Marches, Piémont, Montagne bourbonnaise, l'Allier se découpe en quinze pays cynégétiques délimités par des frontières administratives et routières mais aussi naturelles comme les rivières par exemple. Les axes circulatoires de la faune sauvage ou corridors écologiques sont également pris en compte. Ces unités homogènes, permettent ainsi d'adapter les outils de gestion à développer sur chacune d'entre elles.

En moyenne, la surface d'un territoire de chasse dans l'Allier s'étend sur 218 hectares mais peut varier entre 100 et 500 hectares. C'est au sud du département que sont localisés les plus grands, ce qui s'explique par la présence d'associations communales de chasse agréées (ACCA). Les plus petits se retrouvent au nord, au sein de nombreuses propriétés privées.

La tendance étant à l'agrandissement de ces territoires pour en optimiser la gestion.

Sébastien Joly

Lieutenant de louveterie, serviteur bénévole de l’État

Régulation > Placés sous l’autorité des préfets, les lieutenants de louveterie ont pour objectifs la régulation et la destruction d’animaux nuisibles provoquant des dégâts. Ils sont également consultés sur différents sujets ayant trait à la gestion de la faune sauvage.

Nommé par le préfet, le lieutenant de louveterie exerce des missions de service public en relevant les infractions à la police de la chasse dans la circonscription où il a été nommé. C’est lui qui organise les battues administratives mises en place par arrêté préfectoral ou par les maires des communes.

 

Une très veille institution

La louveterie, en France, voit le jour sous le règne de Charlemagne qui souhaitait protéger les habitants et leurs élevages des attaques de loups. La première mention en est faite dans un capitulaire daté de l’an 813 dans lequel est indiqué que le louvier doit « rendre compte en tout temps, des loups qu’il aura pris, de lui en faire présenter les peaux, de rechercher les portées au mois de mai, d’employer les batteries, les hameçons, les fosses et les chiens pour les détruire ». En 1308, sous Philippe Le Bel, apparait le titre de louvetier du Roi, véritable symbole de la royauté. Un officier qui, sous l’Ancien Régime, commandait l’équipe du roi pour la chasse au loup. Une fonction supprimée par une ordonnance royale en date du 9 août 1787 mais vite rétablie sous la Révolution Française, puis, réorganisée par Napoléon pour faire face à la recrudescence des populations de loups en France. Un cadre législatif mis en place et qui a perduré jusqu’au 20ème siècle. Ce n’est qu’au cours des années 1970 que le corps des lieutenants de louveterie est profondément réformé pour s’adapter aux pratiques de chasses modernes et, surtout, à la quasi-disparition du loup sur le territoire français.

 

Des collaborateurs bénévoles de l’État

Les lieutenants de louveteries exercent leur fonction pendant une durée de cinq années, renouvelable. Ils ne sont pas fonctionnaires mais sont des collaborateurs bénévoles de l’administration et du service public. Nommés par le préfet de leur département, sur proposition du directeur départemental des territoires et après avis du président de la fédération départementale des chasseurs.

Pour prétendre à de telles fonctions, le candidat doit être de nationalité française et jouir de ses droits civiques. Il doit être titulaire d’un permis de chasse d’au moins cinq ans et avoir les connaissances cynégétiques nécessaires. Il doit, bien évidement, résider dans le département où il est nommé et ne pas avoir fait l’objet de condamnation pénale en matière de chasse, de pêche et de protection de la nature. Enfin, une limite d’âge a été fixée à 75 ans.

Une fonction qui se féminise. Aujourd’hui dix-sept femmes l’exercent en France.

 

Une fonction officielle et des obligations

Porteur d’un insigne et de sa commission préfectorale, le lieutenant de louveterie est assermenté. Par une déclaration écrite, il s’engage à entretenir, à ses frais, quatre chiens courants pour la chasse au sanglier ou au renard ou deux chiens destinés au déterrage.

Conseiller technique de l’administration en vue de la régulation des nuisibles, il a aussi en charge la destruction des animaux qui seraient infectés par des maladies comme la rage par exemple. Outre ce rôle de régulateur, le lieutenant de louveterie constate les infractions à la police de la chasse sur sa circonscription et peut être amené à verbaliser les contrevenants.

Guy Busset habite à Varennes-sur-Tèche, une commune située au sud-est du département de l’Allier. Lieutenant de louveterie depuis 2004 sur le secteur du canton de Jaligny-sur-Besbre et sur la moitié de celui de Dompierre-sur-Besbre, il insiste sur le fait qu’il a « un rôle de conciliateur avec le monde agricole, notamment lors de battues administratives. Nous ne sommes plus dans l’action de chasse mais dans la destruction d’animaux qui provoquent des dégâts importants dans certaines parcelles. Nous sommes là pour les organiser au mieux, en respectant les intérêts de tous en faisant preuve, parfois, de la plus grande diplomatie face à des propriétaires, des fermiers et des chasseurs qui ne sont pas forcément tous d’accord entre eux. Le louvetier est, en quelque sorte, une main de fer dans un gant de velours ! ». Des battues administratives qui sont ordonnées par la préfecture, principalement suite à des dégâts provoqués par les sangliers ou les blaireaux mais pas seulement, comme l’indique Guy Busset : « Nous intervenons de plus en plus pour détruire les pigeons et les corvidés, à la fois à la demande des municipalités, au cœur des bourgs, mais aussi à proximité des villes, où les cultures sont particulièrement impactées par ces oiseaux ». Pour parvenir à la destruction de ces espèces invasives, le lieutenant de louveterie a également recours au piégeage.

Les louvetiers sont suppléants les uns des autres, sauf pour la verbalisation, où, seul celui en titre sur son secteur peut y avoir recours. Une fonction qui ne confère pas d’avantages particuliers et, bien évidement, incompatible avec une activité rémunératrice liée à la chasse comme la gestion d’un parc privé.

Le nombre de lieutenants de louveterie et leurs missions varient en fonction des départements : « Chaque préfet garde une marge de manœuvre. Le territoire français est très varié en termes de géographie et de milieux naturels. Les problématiques y sont donc différentes », complète Guy Busset, qui a été, jusqu’en 2016, administrateur national et régional de la fédération des louvetiers de France. En septembre prochain, il devrait prendre la tête du groupement départemental des lieutenants de louveterie du département de l’Allier qui sont aujourd’hui au nombre de seize.

Sébastien Joly

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