Santé animale
Il faut garder la tête froide
La vaccination contre la fièvre catarrhale ovine, toujours obligatoire en 2010, pour tous les bovins et ovins de plus de 6 mois, suscite de nombreuses questions.

Suite à la campagne de vaccination Fièvre catarrhale ovine (FCO), certains éleveurs ont pu observer des effets secondaires sur leurs animaux sans que la responsabilité du vaccin soit avérée pour autant. Le vaccin est notamment suspecté d'avoir occasionné des cas de mortalité, d'avortements, d'amaigrissement brutal, etc.
Soumis à des régimes d'autorisation stricts, tout médicament ou vaccin peut malgré tout avoir des conséquences qu'il est nécessaire de déclarer. En cas de suspicion d'effets indésirables liés à la vaccination FCO, l'éleveur a la possibilité, avec le vétérinaire ayant effectué la vaccination, d'effectuer une déclaration de pharmaco-vigilance auprès de l'Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV). Depuis mi-février, le formulaire de déclaration est par ailleurs accessible en ligne sur le www.anmv.afssa.fr où sont également disponibles des conseils pour remplir la déclaration. Celle-ci peut rendre compte d'effets à l'origine d'une mortalité ou de symptômes prolongés et concerner un ou plusieurs animaux. Pour des animaux de races différentes, une déclaration par race sera remplie. Toute déclaration sera suivie d'une étude par l'ANMV, laquelle adressera ses conclusions à l'éleveur. Celle-ci indiquera si l'implication du vaccin dans le cas exposé est possible, peu probable ou non probable.
Depuis novembre 2008, les effets secondaires recensés sont essentiellement une hyperthermie de courte durée pouvant engendrer un avortement ou une mort embryonnaire, l'apparition d'un abcès au point d'injection ou une réaction allergique pouvant entraîner la mort dans de rares cas (1/200 000 animaux). Le dernier bilan effectué par le Réseau français de santé animale (RFSA) fait état de 295 déclarations entre le 30 novembre 2009 et le 15 mars 2010. Plus de 80 % d'entre elles concernent les bovins avec pour principaux problèmes des avortements et des réactions de choc. L'étude menée a établi que dans 15 % des cas d'avortements, l'implication du vaccin était possible.
Nombre de cas déclarés ne sont donc probablement pas liés à la vaccination des cheptels mais peuvent en revanche provenir de diverses carences (oligo-éléments, minéraux, etc.), de parasites, etc.
En cas de doute, on ne saurait trop conseiller de suivre la procédure mise en place par l'ANMV. Ceci étant, un problème subsiste : la non prise en charge des pertes attribuées à des effets indésirables du vaccin par l'Etat, pourtant à l'origine de la prophylaxie. Des demandes en ce sens sont actuellement en cours.