En rouge et en majesté, pour la Semaine européenne des races locales des massifs
Avec panache, la Seram a débuté vendredi soir par le National salers et le défilé des animaux en ville. “J’en ai pleuré, dites-le dans votre journal”, s’est exclamée une ancienne agricultrice.
Des sabots et des ailes : c’est ce qui vient à l’esprit en voyant les “rouges”, traverser sveltes et presque au trot, la ville de Saint-Flour. Quelques frisées cornues qui, l’œil vif, suscitent l’enthousiasme ou intriguent les quelque passants qui dégainent pour l’occasion leur appareil photo, immortalisant ce vendredi soir, le défilé du troupeau, symbole du lancement du National salers, préambule à la Semaine européenne des races locales des massifs (Seram). Après les premiers jugements des sections la veille, c’est dimanche que les champions étaient vraiment attendus sur le ring d’un National salers qui a réuni nombre d’éleveurs, leurs quelque 500 vaches, mais aussi des délégations étrangères, dans les rangs desquels, Peter Donger, un éleveur britannique qui n’est pas reparti les mains vides mais avec Inka, terson du Gaec Filiol d’Ally, un achat pour son élevage de Northampton.
Un accent international
Peter vient chaque année au National pour trouver de nouveaux reproducteurs et, avoue-t-il, “il y a ici, la crème de la crème, assortie d’un grand choix d’animaux. C’est aussi très intéressant de voir tous ces jeunes éleveurs motivés et qui nous reçoivent très bien. C’est un très bon show et, en douze ans, je n’en ai d’ailleurs manqué qu’un seul…” Outre-Manche, Peter Donger, qui est à la tête d’une exploitation de 200 charolaises et de 180 salers, est “coaché” à l’international par un ancien du herd-book, Laurent Antignac. Il commerce à la fois en race pure charolais et aubrac et vend aussi ses charolais pour croisement sur salers. Un de ses homologues, résidant cette fois de l’autre côté des Pyrénées, Ricard Torras, accompagné de son amie Claudia Roca, est aussi de la fête. Ricard est installé en Catalogne depuis 2011. Il a débuté avec 35 vaches, en est à 50, et vise aujourd’hui les 80, en salers pures et croisées salers charolais. Il a choisi la race salers “parce qu’elle est rustique et s’accorde bien avec le climat de sécheresse de nos terres, qui plus est soumises à de grands écarts de température”. Il a aussi pu tester “l’incroyable facilité de vêlage de cette race”. Sa présence dans le Cantal présente cette fois surtout comme objectifs de “voir, regarder, échanger avec les éleveurs et adapter si possible le meilleur modèle à ce qu’il souhaite développer”chez lui, “soit une bête plus petite et, ici, il y a nombre d’exemples qui peuvent nous éclairer…” Un National salers, où il se rend lui aussi, chaque année.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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