L’écho des Jeunes Agriculteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes
En Haute-Savoie, des éleveurs connectés et solidaires face au loup
A partir de cette semaine, vos journaux agricoles d’Auvergne-Rhône-Alpes vous proposeront tous les mois, une rubrique dédiée à l’actualité des Jeunes agriculteurs dans leur département. Aux quatre coins de la région, entre combats syndicaux, manifestations, et actions de communication…la jeune génération ne manque pas d’inventivité pour faire parler d’elle. Cette semaine, les JA de Haute-Savoie reviennent sur la problématique de la prédation.
A partir de cette semaine, vos journaux agricoles d’Auvergne-Rhône-Alpes vous proposeront tous les mois, une rubrique dédiée à l’actualité des Jeunes agriculteurs dans leur département. Aux quatre coins de la région, entre combats syndicaux, manifestations, et actions de communication…la jeune génération ne manque pas d’inventivité pour faire parler d’elle. Cette semaine, les JA de Haute-Savoie reviennent sur la problématique de la prédation.
Depuis quelques années le mot « loup » résonne dans tous les esprits, que ce soit en France ou ailleurs. En effet le loup a fait son grand retour en France au début des années 1990 après sa disparition dans les années trente. Depuis 1990, la population lupine ne cesse d’augmenter et de s’installer sur les différents territoires de montagne, dont la Haute-Savoie. En 2019, le Groupe National Loup a dénombré plus de 500 loups en France dont 80 meutes, évoluant sur 97 zones. Sources de nombreuses situations conflictuelles, « le retour des loups est perçu comme une difficulté supplémentaire par les éleveurs », estiment les JA de Haute-Savoie. Dans ce département, le prédateur fait de plus en plus de ravages, mettant en mal la singularité de leur modèle d’élevage. En 2019 on comptait 106 attaques dont 218 victimes (ovins et caprins principalement). Depuis ce début d’année 2020, on recense déjà 97 attaques faisant 258 victimes dont 13 bovins ! « Historiquement en Haute-Savoie, les troupeaux étaient non gardés et sur de petites estives à très hautes altitudes. Ces élevages, appartenant généralement à des doubles-actifs ou bien à des retraités, sont dans l’impossibilité d’être surveillés 24h/24. Avec le loup, ce type d’élevage non gardé ne pourra pas être viable… une quinzaine d’alpages haut-Savoyards ont déjà été abandonnés cette année », expliquent les JA. A l’inquiétude se superpose une problématique de coût : frais de matériels de protection qu’il faut avancer avec un remboursement parfois tardif (3 à 6 mois, voire 1 an), coût de gardiennage…
Une entraide entre éleveurs
Pour ne pas laisser les éleveurs seuls face à l’adversité, les JA de Haute-Savoie ont créé récemment un groupe Whatsapp (discussion instantanée) afin de recenser les attaques dans la minute de façon à mieux préparer son troupeau à une prédation possible. Au-delà de sa mission d’alerte, le groupe est un lieu où tous les conseils, astuces et entraide sont les bienvenus. Une trentaine d’agriculteurs ou de bergers en font désormais partie. « Cette entraide permet également d’apporter un soutien psychologique aux éleveurs touchés par la prédation du loup, sujet dont on parle peu ». Parallèlement, les Jeunes Agriculteurs utilisent une application baptisée « MapLoup », qui répertorie sur une carte interactive les attaques en direct et sur plusieurs semaines au sein du territoire français. Pour aller plus loin, des Jeunes Agriculteurs du département sont impliqués dans les groupes de travail liés à la prédation du loup et participent même au Plan National Loup.