De timides signes de reprise économique en Limousin
Si la reprise économique semble se confirmer au niveau national, l’économie limousine tarde à repartir. Sur le second trimestre 2015, un frémissement se fait toutefois ressentir, note l’Insee Limousin.
« Mi 2015, l’activité économique limousine tourne au ralenti ». C’est par ces mots que la nouvelle publication de l’Insee Limousin résume le second trimestre de l’économie régionale. Dans le détail, l’institut a passé au crible les chiffres de l’emploi, de la construction, du tourisme et de la création d’entreprise pour faire le bilan du premier semestre 2015. En matière d’emploi tout d’abord, la reprise n’est pas au rendez-vous. L’emploi salarié du secteur marchand continue de chuter pour le 2e trimestre consécutif (-0,3%) quel que soit le secteur d’activité et le département. Un signe positif cependant : l’intérim progresse de 3,3 % après une période de net recul et malgré un recul important en Creuse. Le chômage reste stable au second trimestre même s’il est en croissance de 0,3 % sur le premier semestre 2015. Le nombre de demandeurs d’emploi continue de croître, particulièrement chez les moins de 25 ans (+3,6 % au second trimestre) et les plus de 50 ans (+9,2 %). Le nombre d’inscrits depuis plus d’un an augmente quant à lui de près de 10 % sur 2015. Du côté du bâtiment, les constructions de logements neufs continuent de dégringoler. Le Limousin accuse en effet une chute de 27,8 % en un an soit cinq fois plus qu’au niveau national. Même si elles sont également en recul, les autorisations de construction se portent toutefois mieux en Limousin qu’en France (-3, 1% contre -20 % sur un an). Nouveau signe encourageant, la construction de locaux semble repartir avec une hausse de 7,9 % qui fait suite à cinq trimestres de recul. Les autorisations de chantiers repartent elles aussi à la hausse (+1,2 %). Malgré tout, les chefs d’entreprise, interrogés par la cellule économique du BTP Limousin restent circonspects au vu de leurs carnet de commande du dernier trimestre. Les créations d’entreprises au second trimestre reculent de 3,7 %. Une chute imputable au fort recul des auto-entrepreneurs. Pour la première fois depuis la création de ce statut en 2009, le nombre d’entreprises « classiques » progresse alors que les auto-entrepreneurs perdent du terrain. L’Insee voit ici la conséquence de la loi Pinel de juin 2014 sur le statut des micro-entrepreneurs et d’un accès désormais plus difficile aux métiers de l’artisanat. Enfin, les défaillances d’entreprises sont en léger repli (-0,1 %) alors qu’elles progressent sur le reste du territoire (+0,7 %).