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Commissaire européen
Dacian Ciolos dévoile sa politique pour l’agriculture

Régulation, aides directes et contractualisation font partie du vocabulaire du futur commissaire à l’agriculture, Dacian Ciolos.

Le nouveau commissaire à l’agriculture a présenté son programme lors de son audition le 15 janvier.
Le nouveau commissaire à l’agriculture a présenté son programme lors de son audition le 15 janvier.
© CE/G. Boulougouris

L’ancien ministre de l’agriculture roumain a exposé, durant plus de trois heures, ses premières « orientations » pour la réforme de la PAC après 2013. Un changement de cap radical avec son prédécesseur à ce poste, la très libérale Mariann Fischer Boel. Un changement très bien accueilli par les députés européens qui lui ont apporté leur soutien « à l’unanimité ».

« Il faut renforcer la crédibilité de la PAC », a lancé Dacian Ciolos, lors d’un plaidoyer pour une politique qui offre « plus de prévisibilité aux agriculteurs, des aliments sûrs et sains aux consommateurs et une garantie aux contribuables que leur argent est bien utilisé ». Le futur commissaire s’est toutefois affiché en « réformateur ». La PAC « a besoin d’une réforme […]. Le secteur agricole a beaucoup changé » a-t-il insisté en référence, notamment, aux défis climatiques et environnementaux. Pour cette raison, « le budget de la PAC doit rester important […]. Je suis prêt à discuter de la répartition des fonds mais le coût de la non-subvention de l’agriculture serait trop important ». M. Ciolos s’est engagé à défendre un budget « digne de ce nom » auprès de ses futurs collègues. Il y a un flou à ce stade sur la répartition des fonds qui, a-t-il fait remarquer, ne dépend pas que de lui. Le futur commissaire a défendu le principe de deux piliers pour la PAC.

Le commissaire roumain s’est aussi fait le chantre de mécanismes de gestion modernes qui permettent de « corriger les défaillances du marché ». Ceux-ci doivent être « rapides » et « flexibles ». « Nous ne pouvons pas nous permettre des crises qui touchent de façon irrémédiable des pans entiers de notre agriculture », a-t-il lancé. En tout état de cause, selon M. Ciolos, « la reprise des anciens outils de marché n’est pas une solution pour l’avenir ». S’il a refusé de rentrer dans le détail de ses idées sur ce point, le futur commissaire a toutefois cité la possibilité de généraliser des outils déjà testés dans certains secteurs tels que les fonds de garanties agricoles, les assurances récoltes ou encore des mécanismes utilisés par exemple dans le domaine des fruits et légumes.

De nouvelles formes de régulation

À ce propos, alors que le secteur laitier se remet à peine d’une violente crise de marché, le futur commissaire a écarté toute idée de revenir sur la fin des quotas programmée pour 2015. Cette décision « a déjà été prise, les discussions ont déjà eu lieu », a-t-il simplement relevé. Et de nuancer : « il est nécessaire de faire en sorte que l’élimination des quotas, qui ouvre des possibilités nouvelles pour certains éleveurs, n’affecte pas certaines régions spécifiques, qui ont des problèmes spécifiques ». M. Ciolos s’est montré ouvert à de nouvelles formes de régulation, mais hostile au retour d’interventions administratives ou « d’îlots de réglementation étroite » sur le marché commun. Il a avancé l’idée de développer davantage la contractualisation entre les différents acteurs de la chaîne agroalimentaire pour structurer les marchés. Quitte, parfois, à accorder « quelques dérogations aux règles de la concurrence ». Une remarque particulièrement bien accueille par les milieux agricoles européens.

Une base plus réaliste pour les aides directes

De plus, les aides directes au revenu des agriculteurs sont, elles aussi, un outil de régulation, a fait valoir en substance le commissaire, et elles ont « prouvé leur efficacité ». Elles permettent, a-t-il rappelé, de maintenir une certaine stabilité des revenus agricoles. En revanche, à l’avenir, elles devront être attribuées sur une « nouvelle base plus réaliste » de façon à être « équitables entre agriculteurs, entre régions et entre les États membres », a défendu M. Ciolos. Ce dernier s’est donc montré farouchement opposé au maintien de toute référence historique dans le calcul des aides, comme c’est le cas aujourd’hui dans les anciens pays membres de la Communauté. « Je dois trouver de nouveaux critères » pour la répartition des aides, a-t-il dit.

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