Élevage
Coup de semonce des éleveurs
C’est avec un temps à l’image de leur moral que 80 agriculteurs ont remis à Madame la Préfète Dominique-Claire Mallemanche et le Député Michel Vergnier leur cahier de doléances vendredi 12 avril.
Que ce soit en production laitière ou allaitante, les éleveurs étouffent sous les charges. Ainsi, ils étaient plus de 80 à répondre à l’appel de leurs syndicats FDSEA et JA pour expliquer une fois de plus leur détresse aux pouvoirs publics, représentés par Madame la Préfète et le député de la Creuse Michel Vergnier, dans le cadre d’une mobilisation nationale. Le calcul est vite fait : malgré des cours qui ont remonté, le poids des charges (carburants et aliments en tête) augmentent considérablement les coûts de production, le revenu ne suit pas! Pascal Lerousseau, président de la FDSEA, souligne que dans notre département, même à des altitudes élevées et donc peu propices, des éleveurs font le choix de vendre leur troupeau pour produire des céréales, plus rentables. Le risque aujourd’hui est de voir disparaître l’autonomie alimentaire de la France. En production laitière, la situation n’est pas meilleure. Malgré des accords passés le 3 mai 2011, le prix du lait ne couvre toujours pas les coûts de production. Ce sont 2,5 millions de litres de lait qui ont été perdus pour la Creuse en 2012. Faute d’installations, il n’y a plus que 130 éleveurs laitiers en Creuse. La situation est d’autant plus dramatique qu’il faut savoir, comme le dit Stéphane Moreau, Président de JA, que «ces 130 laitiers génèrent à eux-seuls plus de 200 emplois en Creuse». Ainsi, la théorie des dominos est en marche si les pouvoirs publics ne réagissent pas!
Michel Vergnier précise qu’il connaît bien la problématique agricole, et que s’il a accepté de participer à la Commission Élevage de l’Assemblée Nationale, c’est avant tout pour aider autant que faire se peut les éleveurs. Il annonce par ailleurs qu’il a obtenu qu’une délégation creusoise soit reçue à Paris par Stéphane LeFoll, Ministre de l’Agriculture.
Arrivée seulement depuis 6 semaines, Madame la Préfète dit prendre conscience des difficultés des éleveurs et s’annonce prête à faire remonter ce cahier de doléances à l’État. Concernant les nombreux contrôles subis par les agriculteurs, elle a également précisé avoir donné des consignes très claires à l’administration pour éviter les abus.
Les responsables agricoles menacent. Malgré la paille déroulée devant la Préfecture et quelques pétards, ce coup de semonce se voulait pacifique, mais d’autres actions plus musclées pourraient avoir lieu si aucune solution valable n’est proposée d’ici le 23 juin, date à laquelle les éleveurs creusois iront à Paris chercher des réponses, avec tous leurs collègues éleveurs de France.