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Chicorée-plantain, l’alliance gagnante ?

© CDA 23

Depuis 2020, la Chambre d’Agriculture de la Creuse étudie l’intérêt d’implanter des plantes à tanins (chicorée, plantain et lotier) dans les prairies destinées au pâturage. Cette étude de deux ans est conduite sur de deux exploitations en agriculture biologique : le Gaec des Montagnes sur une production de brebis allaitantes et le Gaec les Meris, sur une production de vaches laitières. Ces deux Gaec se situent tous deux sur la commune de Boussac.
Pour faire un point d’étape sur cette étude et avoir un retour sur expérience, la Chambre d’agriculture de la Creuse a invité, le 24 juin dernier, les agriculteurs intéressés par une visite des parcelles implantées avec de la chicorée et du plantain au Gaec des Montagnes. Lors de cette visite, les participants ont pu échanger sur les premiers résultats recueillis sur les deux fermes avant d’aller observer des prairies implantées avec ces variétés.

Des résultats intéressants
La première prairie de 4 ans a été implantée avec de la chicorée, du plantain et des légumineuses à raison de 15 kg/ha au total. La seconde prairie a été implantée en automne 2020 avec de la chicorée, du plantain, des légumineuses et du ray-grass. Enfin, pour la troisième prairie, celle-ci a été implantée ce printemps avec du plantain du trèfle blanc et de l’avoine.
Au regard des différences notées entre les différentes prairies, les résultats sur les plantes à tanins ont révélé leur intérêt dans des systèmes avec du pâturage tournant car un retour de moins de 25 jours est suffisant sur ces prairies. En effet, ces plantes ont une croissance rapide et régulière, elles doivent donc être pâturées au bon stade ; la chicorée monte en fleur au-delà de 21 jours de repousse, le plantain se lignifie en vieillissant. Par ailleurs, concernant leur intérêt alimentaire ; elles sont riches en matière azotée, plus de 16 %, très digestibles avec une DMO de plus de 75 % et ont de bonnes valeurs énergétiques de +0,95 UFL. De plus les tanins permettent aux ruminants de mieux valoriser les protéines (plutôt dans l’intestin que dans le rumen). Par contre, pour les éleveurs, si l’état corporel des animaux semble meilleur, l’aspect antiparasitaire de ces plantes n’a pas été mis en évidence.
Il est à noter également que l’amertume de ces plantes ne dérange pas les animaux, qui une fois habitués, les consomment très facilement et laissent peu de refus.
En pratique, le plantain semble être bien adapté au pâturage des brebis et la chicorée au pâturage des vaches ; bien que ces plantes peuvent être implantées aussi bien pour les ovins que pour les bovins.
Enfin après 4 ans de production intensive d’herbe (retour CDA 23 ; entre 6,5 T de MS sur 5 passages bovins et 9,2 T de MS sur 9 passages ovins en 2020), il semble que la chicorée et le plantain s’épuisent, imposant une réfaction de la parcelle au plus tard la 5e année, idéalement entre 3 et 4 ans. La chicorée semble disparaître plus rapidement que le plantain, qui est du coup peut-être mieux adapté à nos sols creusois.
La Chambre d’Agriculture de la Creuse remercie chaleureusement Brigitte Geist du Gaec les Meris et Pierre Grancher du Gaec des Montagnes pour leur participation active à cette étude et à cette journée.
Pour toute information sur cette thématique, vous pouvez contacter Diane Magnaudeix ou Noëllie Lebeau, conseillères agriculture biologique de la Chambre d’agriculture, au 05 55 61 50 31.

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