Bruxelles n'envisage pas de nouvelles mesures à court terme
Alors que les prix des engrais restent historiquement très élevés, le commissaire à l'Agriculture, Janusz Wojciechowski, a indiqué, devant les eurodéputés réunis en plénière, qu'il n'y aurait pas de nouvelles mesures à court terme pour assurer la disponibilité des engrais. Sur le long terme, il a mis en avant l'utilisation des engrais organiques et la gestion de la santé des sols.
« Suite à notre communication de novembre visant à garantir la disponibilité continue des engrais, un certain nombre de mesures sont soit en cours ou bientôt mises en oeuvre, ou soit ouvertes à la mise en oeuvre par les États membres. Pour ces raisons, la Commission ne prévoit pas de mesures supplémentaires pour le moment », a déclaré lors d'une session de questions-réponses le 16 février le commissaire à l'Agriculture, Janusz Wojciechowski, devant les eurodéputés réunis en plénière à Strasbourg. À cette occasion, ils ont adopté à main levée une résolution dans laquelle ils exhortent Bruxelles à assurer l'approvisionnement en engrais, à agir pour faire baisser les prix et à accroître l'autonomie stratégique de l'UE.
Pour faire face à la volatilité du marché des engrais, le commissaire a indiqué qu'« un peu plus de 917 millions d'euros ont été dépensés en aides d'État dans le cadre temporaire de crise, par quatre États membres pour mettre en place des régimes spécifiques pour l'achat d'engrais : la Pologne avec un budget de 836 millions d'euros, la Grèce avec un budget de 60 millions d'euros, la Slovénie avec un budget de 15 millions d'euros, et Malte avec un budget de 6,5 millions d'euros ». L'Espagne a également décidé d'indemniser ses agriculteurs « en allouant 300 millions d'euros d'aides d'État en raison de la hausse des coûts des engrais », a-t-il ajouté. Le commissaire a également rappelé aux eurodéputés l'adoption en décembre 2022 de la décision de suspendre jusqu'au 17 juin 2023 les droits de douane sur l'ammoniac et l'urée (compris entre 5,5 et 6,5 %) pour tous les pays tiers, sauf la Russie et la Biélorussie. En outre, il a confirmé le lancement en 2023 d'un observatoire du marché des engrais afin de partager des données améliorées sur la production, l'utilisation, les prix et le commerce.