Bruxelles annonce un troisième paquet de 250 millions d’euros
Pour convaincre l’ensemble des ministres de l’Agriculture d’accepter les mesures spécifiques destinées aux pays limitrophes de l’Ukraine (clause de sauvegarde et paquet d’aide de 100 millions d’euros), le commissaire européen à l’Agriculture propose de solder les 250 millions d’euros restant dans la réserve agricole entre les 22 États membres qui n’en ont pas encore profité.
Pour faire passer la pilule des restrictions imposées aux importations ukrainiennes et de l’enveloppe de cent millions d’euros destinées aux cinq pays d’Europe de l’Est qui les ont mises en place, le commissaire européen à l’Agriculture a confirmé le 30 mai, lors de la réunion des ministres de l’Agriculture de l’UE à Bruxelles, qu’il préparait un troisième paquet de mesures dans le cadre de la réserve agricole qui sera, cette fois, destiné aux autres pays que ceux limitrophes de l’Ukraine. Il s’agira de solder les 250 millions d’euros restant dans la réserve (sur les 450 millions initialement disponibles pour 2023) qui seront distribués aux 22 États membres qui n’en ont pas encore profité selon des modalités qui restent à définir. « Nous nous baserons sur la clef de répartition des aides directes dans la Pac mais nous tiendrons aussi compte des crises que traversent certains secteurs », a indiqué le commissaire européen. Ce dispositif devrait être finalisé au mois de juin. Ces soutiens devraient notamment être dirigés vers les secteurs des États membres affectés par la sécheresse (céréales, élevage) dans le sud de l’Europe mais bénéficieront aussi aux éleveurs laitiers des pays baltes, aux producteurs de pommes en Belgique ou encore au secteur viticole français, qui demandent tous des aides depuis plusieurs mois.
Dans une lettre adressée le 30 mai au commissaire européen à l’Agriculture, les organisations et coopératives agricoles de l’UE estiment que le budget de la réserve agricole est insuffisant pour compenser les agriculteurs européens et appellent « à trouver des sources de financement supplémentaires (en dehors du budget de la Pac) ». Le Copa-Cogeca plaide aussi pour des flexibilités sur la mise en œuvre des exigences environnementales de la Pac (écoconditionnalité, éco-régime…) en 2023 et 2024 comme cela a déjà été mis en place en 2022.