Auvergne-Rhône-Alpes a perdu 51 000 vaches en quatre ans
Interbev Aura a tenu son assemblée générale à la Tour-de-Salvagny (Rhône) fin mars. La décapitalisation du cheptel et les moyens de l'enrayer ont largement alimenté les débats.
Dans un contexte national de flambée des coûts des matières premières marqué par une décapitalisation forte du cheptel bovin lait et viande ainsi que la hausse des cours de la viande, l'interprofession régionale constate une baisse de production de 5 000 tonnes de viande bovine finie entre 2017 et 2021 sur la région avec une perte de 51 000 têtes de vaches allaitantes avec, malgré tout, des abattages bovins à la hausse (+ 10 000 tonnes). Des chiffres appuyés par Annick Jentzer, responsable nationale de la section bovine d'Interbev qui pose le décor : « La décapitalisation s'accélère. Depuis 2017, la France a perdu 330 000 vaches allaitantes (-7,8 %) et 270 000 vaches laitières (-7,3 %). Entre 1 500 et 1 800 nouveaux éleveurs de plus de vingt vaches allaitantes s'installent chaque année mais ces installations ne compensent que 83 % des départs. » D'après les projections de l'Idele, la France perdrait 14 % des éleveurs de plus de vingt vaches allaitantes d'ici 2030, soit 16 % du cheptel et l'équivalent de 600 000 vaches.
Un accord interprofessionnel voté
Par décision du conseil d'administration, un accord interprofessionnel régional relatif au fonctionnement du fond d'assainissement régional (Far) entrera en vigueur au 1er octobre 2022. Une cotisation volontaire de 1,70 EUR pourra être versée par l'éleveur pour chaque achat de bovin de plus de huit mois. Celle-ci permettra d'alimenter le Far et de bénéficier d'une indemnisation lorsqu'un bovin fera l'objet d'une saisie totale ou partielle, en cas de préjudice d'origine sanitaire.