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Annonces Hollande : la ferme Cantal pourrait recevoir le double qu’en 2009

Debriefing avec les responsables de la FDSEA sur les retombées majeures pour l’élevage cantalien des arbitrages français en faveur de l’agriculture de montagne.

S’ils saluent l’acte fort pour l’élevage de montagne, les responsables FDSEA regardent déjà vers le combat d’après : celui des prix.
S’ils saluent l’acte fort pour l’élevage de montagne, les responsables FDSEA regardent déjà vers le combat d’après : celui des prix.
© PO

Au lendemain des annonces de François Hollande sur la déclinaison française de l’accord sur la Pac (lire L’Union du 5 octobre) vous avez déclaré que l’appel de Tulle avait été entendu. C’est un sans-faute pour le gouvernement par rapport aux revendications cantaliennes et du Grand Massif central ?

Patrick Bénézit, président de la FDSEA du Cantal : “On demandait plus dans le cadre de ce rééquilibrage des soutiens en faveur de l’élevage mais il y a des moments où il faut aussi saluer les acquis. Les mesures annoncées au Sommet de l’élevage en font partie. La revalorisation des ICHN (indemnités compensatoires de handicaps naturels) était pour nous le levier majeur pour redonner un souffle à l’élevage de montagne. Avec les décisions annoncées, aux 550 millions d’euros (M€) de budget actuel des ICHN seront ajoutés les 200 M€ de la PHAE (prime herbagère agroenvironnementale) en 2015. Dès l’an prochain (2014), le montant des ICHN sera augmenté de 15 % et progressivement relevé chaque année pour atteindre 1,1 milliard d’euros en 2018, soit 350 millions de plus que les enveloppes actuelles ICHN et PHAE fondues. C’est pour nous une décision extrêmement importante.”

Pensiez-vous honnêtement obtenir ce 1,1 milliard d’euros pour la compensation de handicaps naturels ?

Joël Piganiol : “Il y avait des éléments qui laissaient à penser que la balance penchait en faveur de l’élevage de montagne mais dans ce genre de dossiers, rien n’est jamais sûr jusqu’au dernier moment.” En moins de cinq ans, c’est en quelque sorte le second “grand chelem” décroché par les responsables agricoles du Grand Massif central.

Qu’est-ce qui a permis de réparer dans cette décade les injustices du passé ?

P. B. : “C’est une nouvelle fois, comme pour le bilan de santé de la Pac, toute une stratégie, un gros travail de lobbying porté par la profession du Massif central depuis plus de deux ans auprès du Parlement européen, de la Commission à Bruxelles, des parlementaires français, du gouvernement... L’appel de Tulle a évidemment pesé dans la balance. Il faut aussi souligné qu’on a eu la chance d’être toujours soutenus par les éleveurs. Quand il fallait être 400 à Paris, les éleveurs cantaliens étaient 400 à monter à la capitale, quand il fallait être 100 à Tulle, ils étaient 100 en Corrèze... Et puis la classe politique dans son ensemble était derrière nous et a pris conscience que le combat que nous menions était pleinement légitime.”

J. P. : “Nous avons abouti car il y a eu ce “pack” soudé du Grand Massif central, une véritable cohésion et coordination des responsables agricoles FDSEA-JA et chambres d’agriculture de 22 départements.”

 

Le rééquilibrage annoncé va-t-il aussi loin que celui acté par Michel Barnier en 2009 ?

P. B. : “Selon les premières estimations, le gain pour la ferme Cantal serait deux fois plus élevé que celui obtenu en 2009(1), mais ces chiffres restent à affiner. Et d’une exploitation à l’autre, les incidences seront différentes selon le montant des DPU (droits à paiement unique, c’est-à-dire les aides découplées de la production, NDLR), le nombre d’hectares... La convergence des aides va aussi jouer de manière différente d’un élevage à l’autre.”

J. P. : “La surdotation des 52 premiers hectares annoncée à Cournon sera aussi une mesure favorable pour l’agriculture cantalienne dès lors qu’il y a effectivement reconnaissance des actifs.”

Est-ce que ce sera le cas ?

P. B. : “Le chef de l’État a déclaré qu’il y aurait cette reconnaissance dans le cadre des Gaec. C’est un point dont il faudra veiller à la bonne application dans le cadre de l’écriture des décisions françaises notifiées à Bruxelles et dans le cadre de la loi d’avenir. Tant que l’ensemble de ce travail ne sera pas réalisé, il sera extrêmement difficile et prématuré de se lancer dans des analyses et des simulations à l’échelle individuelle. Et le diable se cache souvent dans les détails...”

J. P. : “Cette vigilance est aussi valable dans les modalités concrètes du couplage des aides sachant qu’on dispose aujourd’hui de l’enveloppe maximum offerte par l’accord européen sur la future Pac pour le couplage des soutiens à la vache allaitante, à la production laitière de montagne, aux ovins-caprins. En sachant aussi que les producteurs de lait de montagne vont bénéficier d’une aide renforcée.”

 

Mais rien donc pour la production porcine en montagne ?

P. B. : “Nous savions depuis l’accord européen de juin que la porte était fermée. On va quand même essayer de trouver d’autres solutions.”

(1) Évalué à + 19 M€.

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

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