Agriculteur ? Non, chef d'entreprise agricole
La promotion 2022 de la formation DCEA a une nouvelle fois attesté de la pertinence de ce cursus court mais intense, permettant d'élargir les horizons sur l'environnement agricole.
![La promotion 2022 lors de la restitution de ces dix jours de formation.](https://medias.reussir.fr/pamac/styles/normal_size/azblob/2023-12/union-cantal_C5IU6BPE2_web.jpg.webp?itok=XfnBfAZg)
Il y a la pédagogie, la théorie et puis la vraie vie... de chef d'entreprise agricole. Celle à laquelle aucune école, aucune formation, même la plus pointue et complète, ne prépare vraiment. Aucune ? "En dix jours, on apprend bien plus qu'en formation initiale, là c'est du concret, c'est beaucoup plus professionnel, avec une vision de l'entrepreneuriat", des propos unanimes de stagiaires qui ont conclu jeudi 3 novembre la restitution de la formation DCEA, Devenir chef d'entreprise agricole, organisée par les Jeunes agriculteurs avec l'appui de nombreux partenaires présents dans la salle. Pourtant, les 14 futurs jeunes agriculteurs de cette promotion 2022 l'ont confessé : s'ils se sont inscrits, c'est motivés par l'équivalence offerte d'un mois de stage en exploitation dans le cadre de leur parcours à l'installation. Mais au final, ces dix jours les ont enrichis bien au-delà de leurs espérances leur permettant une découverte approfondie de l'environnement professionnel dans lequel ils vont évoluer dans les prochains mois, en leur donnant des clés de lecture et compréhension des arcanes de la politique agricole nationale et européenne, des relations commerciales au sein des filières courtes comme longues... En les faisant aussi plancher sur les forces et faiblesses de leur projet, les menaces et opportunités qui y sont associées.
Cette session 2022 était ainsi notamment axée sur la loi Egalim et la contractualisation illustrées avec la démarche AVP Mauriac, sur la valorisation et la segmentation des produits et débouchés avec une séquence chez Covial et au groupe Altitude, une visite du Min de Rungis, du marché au cadran de Mauriac, d'exploitations engagées dans l'engraissement de leurs animaux ou la diversification de leurs productions.
Engagez-vous !
Autant de clés qui leur serviront dans leurs choix et orientations d'agriculteur, mais, espèrent aussi vivement les organisations professionnelles agricoles partenaires, en tant qu'administrateurs potentiels de ces OPA. Relancée il y a une bonne vingtaine d'années, cette formation - jadis école de responsables - a ainsi une double vocation : élargir les horizons de la relève agricole et renouveler les rangs de la représentation professionnelle qu'il s'agisse du syndicalisme, de la coopération, du mutualisme... Une voie dans laquelle certains dans cette promotion se sont déjà engagés, et que d'autres n'excluent pas à terme, une fois leur installation bien assise.
Ce qui a frappé les responsables d'OPA présents, c'est la mosaïque de parcours, profils et projets au sein de cette promotion qui a mêlé des jeunes tout juste sortis de Bac pro ou BTS, des trentenaires approchant la quarantaine, hors-cadre familial et en reconversion professionnelle avec un regard, des attentes et besoins spécifiques à chacun mais qui se sont avérés complémentaires. "C'est ce brassage de vécus et d'expériences qui a permis de créer un groupe vraiment dynamique", se sont félicités Romain Bladou et Victorien Leybros, responsables formation à JA 15. Une diversité mais un point commun : l'envie d'entreprendre sur le territoire cantalien, de donner un sens et une valeur à son métier et sa production en gagnant la confiance des consommateurs. Et un défi incontournable : faire face au changement climatique.