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[Adventice] L’amarante réfléchie, à surveiller en culture d’été

Plusieurs espèces d’amarante sont nuisibles aux cultures d’été, parmi lesquelles l’amarante réfléchie (Amaranthus retroflexus) est la plus fréquente.

Cotylédons allongés et teinte souvent violacée de la plantule.
Cotylédons allongés et teinte souvent violacée de la plantule.
© A. Rodriguez/Acta

Description : Reconnaître l'amarante réfléchie

L’amarante réfléchie est une dicotylédone au port dressé dès le stade plantule. Les cotylédons sont de forme elliptique et allongée. Ils mesurent plus d’un centimètre de long pour de 2 à 4 millimètres de large. Ils ont un pétiole court et la nervure médiane est bien visible sur la face inférieure, souvent rouge-violacé. Les feuilles qui se forment apparaissent en position opposée pour les deux premières, puis alterne. Elles présentent une teinte rosée à violacée et un mucron à l’échancrure au bout du limbe dès la troisième ou quatrième feuille.

Ces caractères sur les feuilles sont communs à toutes les amarantes se rencontrant en cultures et les cotylédons montrent des formes proches entre espèces. L’amarante réfléchie se distingue par une pilosité abondante sur tige et le long des nervures saillantes sur la face inférieure des feuilles adultes. Celles-ci sont de forme ovale et faiblement échancrée chez la plante adulte qui peut dépasser un mètre de haut.

 

 
[Adventice] L’amarante réfléchie, à surveiller en culture d’été

 

Des moyens de bien contrôler les amarantes

Agronomie : Introduire des cultures d’hiver dans la rotation est un moyen de lutte efficace, d’autant plus si l’intervalle excède une année entre deux cultures d’été. Les autres moyens agronomiques ne permettent pas de contrôler l’amarante. Les graines de l’adventice restant viables longtemps dans le sol, leur enfouissement par un labour ne constitue pas une stratégie d’épuisement très efficace. Ce stock semencier peut être réduit par des déchaumages et travaux superficiels en été, en automne ou au début du printemps (faux-semis).

Lutte biologique : Des chercheurs d’Agroscope (institut suisse) ont mis en évidence des exsudats racinaires du sarrasin qui ont un effet inhibiteur sur la croissance de l’amarante réfléchie, ouvrant la perspective à l’utilisation du sarrasin comme plante de service contre cette adventice.

Désherbage mécanique : Herse étrille, houe rotative et bineuse détruisent bien les pieds d’amarante dans de bonnes conditions d’utilisation. L’idéal est d’intervenir très tôt sur les cultures de printemps et d’été, de façon à toucher des adventices vulnérables à des stades très jeunes.

Herbicides : Dans les cultures à risques, il existe des herbicides efficaces contre l’amarante réfléchie. Sur maïs, la panoplie de produits est importante avec des molécules performantes comme, en prélevée, le dmta-p, le pethoxamide ou l’isoxaflutol + aclonifen et, en post-levée, le foramsulfuron, le nicosulfuron, la mésotrione et la tembotrione. Sur sorgho, la lutte repose sur l’utilisation du dmta-p en prélevée et du pénoxsulame en post-levée.

Sur tournesol, des herbicides de prélevée et de post-levée sont efficaces, comme ceux utilisés sur les variétés tolérantes aux herbicides (VTH). Sur soja, le produit Prowl 400 en prélevée et les spécialités à base d’imazamox en post-levée donnent satisfaction. La pomme de terre et la betterave comptent plusieurs herbicides efficaces contre l’amarante réfléchie.

Sources : Acta (Infloweb), Inrae, Arvalis, Terres Inovia

 

 
Tapis d'amarantes et de mercuriales annuelles sur maïs.
Tapis d'amarantes et de mercuriales annuelles sur maïs. © C. Gloria

 

Cinq points clés sur l’amarante réfléchie

Cinq espèces d’amarantes sont répertoriées comme adventices des cultures en France : amarantes blanche, blite, couchée, hybride et réfléchie. Elles sont toutes inféodées aux cultures d’été (maïs, sorgho, soja, tournesol, voire betterave et pomme de terre) ou pérennes (vignes et vergers).

La nuisibilité de cette adventice est élevée compte tenu de sa croissance rapide en conditions favorables, de sa forte production de graines et du taux annuel de décroissance faible pour ces dernières.

Plus de 10 000 graines par plante : la faculté de l’amarante réfléchie à produire des semences est énorme. Ces graines montrent une dormance plus ou moins forte dans le sol selon qu’elles proviennent de plantes jeunes ou de plantes sénescentes.

Des amarantes résistantes aux herbicides existent dans le monde, notamment outre-Atlantique, mais elles n’ont pas été mises en évidence en France sur les herbicides autorisés.

Les plantes adultes de grande taille gênent à la récolte. Autre problème posé par l’amarante : ses graines sont toxiques pour le bétail.

 

 
Des milliers de graines produites par pied d'amarante
Des milliers de graines produites par pied d'amarante © A. Rodriguez/Acta

 

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