Herbicide
12 préfets saisis en urgence par les filières bio pour interdire le prosulfocarbe
Alors que les désherbages chimiques d’automne sur les céréales ont commencé, la Fnab, Forébio et Générations futures viennent de saisir douze préfets pour demander l’interdiction d’urgence de l’herbicide qui a contaminé 14 producteurs de sarrasins bio l’an passé.
Alors que les désherbages chimiques d’automne sur les céréales ont commencé, la Fnab, Forébio et Générations futures viennent de saisir douze préfets pour demander l’interdiction d’urgence de l’herbicide qui a contaminé 14 producteurs de sarrasins bio l’an passé.
« Le prosulfocarbe, herbicide très volatile, contamine chaque année des cultures sur lesquelles il n’est pas utilisé, notamment des cultures bio. Les désherbages chimiques d’automne sur les céréales ont commencé et malgré notre demande de suspension des autorisations de mise sur le marché formulée en juin, rien d’a été fait pour empêcher de nouvelles contaminations », déplorent dans un communiqué commun la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab), Forébio (la fédération des organisations économiques 100% bio) et l’association Générations futures.
S’appuyant sur l’article 5 de l’arrêté du 4 mai 2017 relatif à la mise sur le marché des produits phytosanitaires selon lequel en cas de risque exceptionnel et justifié, l’utilisation des produits peut être restreinte ou interdite par arrêté préfectoral, les trois organisations ont saisi le 14 octobre douze préfectures de départements (1) d’une demande d’interdiction immédiate et temporaire des produits à base de prosulfocarbe. Cet herbicide est utilisé majoritairement sur les céréales et pommes de terre.
14 producteurs bio ont vu leur récolte de sarrasin contaminée par un herbicide très volatil, entraînant une perte de plusieurs milliers d'euros. "C'est le principe du pollué-payeur". https://t.co/1BxFkBz7ve
— Pauline Moullot (@paulinemoullot) October 15, 2021
« L’an dernier, 14 producteurs de sarrasin biologique ont vu leurs récoltes contaminées, avec des résidus allant jusqu’à 100 fois les limites maximales autorisées », selon la Fnab, Forébio et Générations futures. Les trois organisations estiment à 80 000 euros le manque à gagner des récoltes détruites « sans que ni l’Etat, ni les assureurs ne puissent indemniser les agriculteurs et agricultrices victimes (faute d’identification des responsables à l’origine de la pollution) ». Pour soutenir l’engagement d’une procédure juridique, 16 agriculteurs bio dont Guillaume Cohu ont lancé une collecte participative sur Miimosa.com.
Les régions Bretagne et Pays de la Loire sont particulièrement concernées par les contaminations sur de l’herbicide sur des vergers de pommiers ; les régions Centre Val de Loire, Normandie et Bourgogne-Franche-Comté ont régulièrement des contaminations sur des récoltes de céréales, affirment la Fnab, Forébio et Générations utures.
(1) Mayenne, Sarthe, Loire-Atlantique, Yonne, Orne, Côtes-d’Armor, Maine-et-Loire, Vendée, Ille-et-Vilaine, Loiret, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher