Une gestion de la ventilation à adapter dans les bâtiments de volailles de chair équipés de jardins d’hiver
L’évolution vers des poulaillers de chair dynamiques dotés de trappes de sortie des volailles incite les équipementiers à réfléchir à de nouveaux schémas de ventilation, à l’exemple de Tuffigo-Rapidex.
L’évolution vers des poulaillers de chair dynamiques dotés de trappes de sortie des volailles incite les équipementiers à réfléchir à de nouveaux schémas de ventilation, à l’exemple de Tuffigo-Rapidex.
Peut-on concilier « bâtiment dynamique » et « ouverture vers l’extérieur », en poulet de chair ? Les poulaillers offrant un accès à l’extérieur sont aujourd’hui quasiment tous ventilés en statique. Mais avec l’évolution des attentes sociétales, la question se pose désormais pour les bâtiments de volailles à croissance rapide ou intermédiaire, majoritairement dynamiques. Pour Yannick Le Corre, de Tuffigo-Rapidex, la réponse est oui. « C’est tout à fait possible mais il faut impérativement passer en ventilation à pression nulle pour conserver les circuits d’air, que les trappes de sortie des animaux soient ouvertes ou fermées. » Cela amène à penser autrement la ventilation et à sortir du schéma classique avec des entrées d’air sur les côtés. À la demande d’une organisation de production, l’équipementier a proposé un concept de ventilation adapté aux bâtiments de poulets à croissance rapide, ayant accès à partir de 5 semaines d’âge à un jardin d’hiver ou à une courette extérieure. Il est basé sur les nouvelles cheminées d’entrée d’air AirIn. Réparties dans la toiture en deux lignes (ou une seule jusqu’à 18 m de large), elles servent d’unique entrée d’air pendant les premières semaines d’élevage tandis que l’extraction d’air se fait par des cheminées classiques. Cette solution permet de supprimer les volets d’entrée d’air et les ventilateurs sur les côtés du bâtiment, ce qui libère la place pour d’autres équipements (trappes de sortie des volailles, fenêtres…). Yannick Le Corre détaille cette gestion de la ventilation en deux phases, en prenant l’exemple d’un poulailler de 1 500 m2, équipé de 5 cheminées d’entrées d’air de 17 000 m3/h et de 6 cheminées d’extraction de 12 500 m3/h.
Pendant la phase de 0 à 5 semaines, le bâtiment en configuration dynamique est géré avec une dépression nulle. L’air est poussé dans le bâtiment par le ventilateur de chaque cheminée AirIn à une pression équivalente à la dépression générée par les ventilateurs d’extraction, de sorte que la différence de pression intérieure/extérieure soit nulle. Le débit d’air entrant (et donc la vitesse de l’air pénétrant dans le bâtiment) est régulé par le ventilateur de la cheminée AirIn et par le degré d’ouverture de son volet de diffusion situé en partie basse et commandé par un vérin. « On pousse la masse d’air chaud vers le bas. Ce système a l’avantage de permettre une répartition des circuits d’air optimale et une meilleure homogénéité de la température intérieure. La diffusion de l’air est garantie, quel que soit l’écart avec la température extérieure », souligne Yannick Le Corre. Pendant le démarrage, l’extraction d’air se fait uniquement par des cheminées classiques.
À 5 semaines, les trappes de sortie des poulets sont ouvertes, et ce jusqu’à la fin du lot, 24h/24h. "Tant que le débit des cheminées AirIn le permet, on continue à gérer le bâtiment en pression nulle pour éviter qu’il y ait de la vitesse d’air au niveau des trappes de sortie des volailles. Une vitesse trop élevée pourrait empêcher la sortie des poulets dans le jardin d’hiver. À partir de là, on maîtrise les débits mais plus les circuits d’air. Cela aura forcément un impact sur la conduite d’élevage, notamment sur la gestion de la litière." Pour l’équipementier, il est préférable d’avoir des trappes de sortie des volailles de chaque côté plutôt que monolatérales, pour éviter un déséquilibre des entrées d’air. Dans le cas d’un jardin d’hiver, l’ouverture du rideau sera pilotée par le boîtier de régulation de la salle d’élevage. Lorsque les besoins de ventilation vont augmenter, de grands volets d’entrée d’air à ailettes vont s’ouvrir en complément. Positionnés sur la première travée du bâtiment de chaque côté, ils seront mis en route dès que la vitesse d’air dépasse 0,3 m/s pour éviter les courants d’air pendant la phase de transition. L’extraction d’air se fait toujours par les cheminées, complétée par une extraction en pignon. Puis en finition et en période de chaleur, les débits d’air augmenteront pour obtenir les vitesses d’air souhaitées.
Un impact sur le coût d’équipement et d’électricité
Le coût de l’équipement de ventilation d’un poulailler avec des cheminée d’entrée d’air AirIn est environ 15% supérieur à celui d’une ventilation classique avec entrée d’air bilatérale (avec trappes Kan’Air Start). « Pour un même débit d’air, précise Yannick Le Corre, les cheminées avec ventilateur sont cinq fois plus coûteuses que des volets mais elles n’apportent finalement que 25% du débit total d’entrée d’air du bâtiment sur toute la durée du lot. » Le reste des entrées d’air se faisant par les volets en pignon et les trappes de sortie. Pour un poulailler de 1500 m2, il faut compter 5 cheminées d’entrées d’air de 17 000 m3/h et 6 cheminées d’extraction de 12500 m3/h. Par contre, du fait du ventilateur supplémentaire de la cheminée AirIn, la consommation d’électricité liée à la ventilation est multipliée par deux entre 0 et 5 semaines. Les cheminées AirIn peuvent être équipées d’une rampe de brumisation.