Aller au contenu principal

Campylobacter : Un projet de réglementation sur les seuils de contamination

L’hygiène sur Campylobacter à l’abattoir est un critère que veut ajouter La Commission européenne sur la surveillance en abattoir. Trois projets de texte y sont liés.

Même si les discussions entre États membres sont en stand-by depuis décembre 2015, le projet de texte réglementaire européen sur la surveillance en abattoir de Campylobacter est bien avancé. Il s’agit précisément d’un amendement de l’annexe 1 du règlement CE 2073/2005 sur les critères microbiologiques des denrées alimentaires. Il prévoit l’ajout d’un critère de surveillance de Campylobacter à l’abattoir avec un seuil de contamination de la viande à ne pas dépasser de 1000 UFC/g (1). Il s’appuie sur une étude de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) qui montre qu’atteindre cet objectif permettrait de diviser par deux le risque de campylobactérioses. « Il s’agit bien d’un critère d’hygiène. En cas de dépassement, il implique une révision des procédures d’hygiène au niveau de l’abattoir mais pas de retrait des viandes comme c’est le cas avec les critères de sécurité », a précisé Claire Born, de la Direction générale de l’alimentation (DGAL) lors de la réunion Campybro. Le plan de surveillance de Campylobacter est calé sur celui de la bactérie Salmonella avec une interprétation des résultats d’analyses sur dix semaines et une réduction progressive du niveau de la tolérance. C’est le fameux « critère c » qui définit le nombre maximal toléré d’échantillons supérieurs au seuil de 1000 UFC/g sur un total de 50. De dix durant les deux premières années (soit 20 %), il baisserait à sept puis à cinq au bout de quatre ans. « Les autorités françaises sont favorables à la mise en place d’un critère d’hygiène harmonisé en Europe ainsi qu’au seuil fixé, a souligné la représentante de la DGAL. Elles appuient la demande d’une mise en place plus progressive du 'critère c' pour prendre en compte la prévalence élevée en Campylobacter des viandes. » Ces normes semblent trop strictes pour de nombreux pays producteurs. Les données de l’enquête communautaire réalisée en 2008 avaient montré un taux moyen de prévalence des carcasses de 76 % en Europe, oscillant de 5 à 100 %. Il atteignait 88 % en France, dont 15 % des échantillons avec des teneurs supérieures à 1000 UFC/g.

Une opposition aux traitements chimiques

Deux autres projets de textes sont liés à cet amendement. L’un concerne le renforcement des autocontrôles par les services officiels sur Campylobacter et Salmonella (2). L’autre, plus contesté, porte sur une décision de la Commission européenne de l’utilisation de l’acide péroxyacétique comme procédé de traitement des carcasses. « La France s’y oppose, a rappelé Claire Born. La décontamination chimique est contraire au paquet hygiène et à l’approche de la fourche à la fourchette. De sérieux doutes subsistent sur l’efficacité du désinfectant contre Campylobacter et son impact sur l’environnement. »

Les trois projets de texte n’ont pas évolué depuis décembre 2015 et la date butoir de début 2017 initialement évoquée pour appliquer le critère d’hygiène Cambylobacter n’est plus à l’ordre du jour. Néanmoins, les professionnels doivent s’y préparer. La DGAL vient de déposer une saisine auprès de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses). Elle portera sur une analyse coût/bénéfice de différentes mesures de maîtrise de Campylobacter de l’élevage au consommateur. L’avis est attendu pour début 2018. L’objectif de la DGAL est de mettre en place un plan national de maîtrise des Campylobacter, en concertation avec les professionnels.

(1) Unités formant colonie.(2) Projet d’amendement de l’annexe 1 du règlement CE 854/2004.

« Les objectifs de réduction doivent être réalistes et réalisables »

« La lutte contre Campylobacter doit devenir un sujet de focalisation majeur pour les industriels français et européens. Nous avons la volonté de nous impliquer et de réussir ce nouveau challenge, comme cela a été le cas ces trente dernières années avec la bactérie Salmonella. Néanmoins, cette démarche doit se faire par étapes avec des objectifs de réduction de la prévalence de Campylobacter plus progressifs et cohérents avec la réalité du terrain. Si l’on applique telles quelles les règles proposées dans le projet de texte réglementaire, près des trois quarts de la production de poulets européenne seraient à court terme en dehors des normes. Celles-ci sont inaccessibles pour la plupart des pays et risqueraient même d’être contre productives. Nous avons besoin de davantage de temps et d’argent public pour développer les programmes de recherche. On manque de moyens de lutte efficaces et économiquement viables pour la filière. Le plan national du Royaume-Uni serait extrêmement difficile à dupliquer en France. Le coût des solutions de traitement thermique serait prohibitif pour nos abattoirs, plus petits et plus nombreux que les outils britanniques. Commençons également par quantifier la prévalence de la bactérie. La précédente enquête communautaire date de 2008 et les protocoles d’échantillonnage n’étaient pas homogènes entre pays (jusqu’à un log d’écart selon la nature du prélèvement).

Par ailleurs, nous tenons à faire valoir la démarche de filière, basée sur une approche de la fourche à la fourchette. Nous réaffirmons notre opposition à tout traitement chimique des carcasses même comme outil de lutte additionnel. Cette position fait consensus au sein des professionnels européens, ce qui ne signifie pas que c’est le cas également entre États membres. Nous restons très vigilants à l’évolution du dossier TIPP. Il est illusoire de penser qu’il n’y a pas de lien avec celui de Campylobacter. »

(1) La FIA et l’Avec représentent respectivement les industriels français et européens.

Les plus lus

<em class="placeholder">Pauline Van Maele et Aurélien Lerat : « La viabilité de notre projet d&#039;installation à deux reposait sur le maintien de l’élevage sur l’exploitation avec deux ...</em>
« Le poulet a rendu viable notre projet d’installation »

Dans l’Aisne, Pauline et son frère Aurélien Lerat ont repris l’exploitation familiale de grandes cultures en réinvestissant…

<em class="placeholder">GŽraldine Mazerolle et ses poulets Label rouge de 15 jours</em>
« Nous avons renforcé l'exploitation bovine et de poules pondeuses avec deux bâtiments label »

Pour générer un revenu complémentaire et vivre à deux sur l’exploitation dans l'Allier, Géraldine et Julien Mazerolle se sont…

<em class="placeholder">De gauche à droite : Philippe, Maxime et Pierre : « Notre autonomie alimentaire en maïs, soja et blé est autant un atout économique que sécuritaire et qualitatif. »</em>
" Nous cherchons à maximiser la valorisation de notre canard à foie gras "

Orientée à 100 % vers la vente directe, La Ferme de la patte d’oie (Gers) mise sur la pluriactivité et cherche à…

« J’ai développé la vente directe d’œufs bio »

Carmen Merlet a développé la vente directe pour pouvoir s’installer avec sa mère en pondeuses bio. Elle mise désormais sur la…

<em class="placeholder">Un peu plus du quart du chiffre d’affaires est réalisé sur place.</em>
Productrice de foie gras de canard, la Ferme de la patte d’oie a diversifié ses sources de revenu

Productrice de foie gras de canards dans le Gers, la famille Pérès n’a pas manqué d’idées de diversification en se tournant d’…

<em class="placeholder">Le directeur général Damien Calandre en visite chez un futur éleveur. La production est devenue le maillon faible de Duc, d’où le renforcement de ses mesures de soutien.</em>
Duc muscle ses aides aux éleveurs de volailles

Relancée par son nouvel actionnaire Plukon depuis 2018, la société bourguignonne met le paquet pour soutenir la création de…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)