Nutrition animale : trouver le bon système pour l’énergie
La manière de mesurer l’énergie des matières premières influe sur leur hiérarchie dans les outils de formulation
La manière de mesurer l’énergie des matières premières influe sur leur hiérarchie dans les outils de formulation
La volaille a tendance à devenir plus grasse quand l’aliment est moins riche en protéines, même si les additifs permettent de conserver le même niveau en acides aminés. Cela révèle l’importance de revoir le mode de calcul des valeurs énergétiques et les limites du système de mesure.
Il est généralement basé sur l’énergie métabolisable apparente (EMA) avec des variantes comme la valeur EMA ajustée pour un bilan azoté nul (EMAn). Celle-ci pénalise les aliments riches en protéines.
Existe aussi la valeur EMA standardisée pour une rétention azotée du poulet (EMAs) basée sur les pertes fécales et urinaires réelles. La diversité des méthodes milite en tout cas pour une standardisation.
Choisir un système d’évaluation de l’énergie impacte en effet la hiérarchie entre les matières premières dans les calculs des formulations d’aliments, tant pour les sources de protéines que pour les sources de matières grasses, ces dernières étant mieux valorisées dans le système Énergie Nette utilisé.
« Des recherches sont encore nécessaires pour proposer un système énergétique pour les volailles qui soit robuste et fiable, estimait Jean Noblet lors de son exposé aux Journées de la Recherche avicole du mois de mars dernier. Il devrait être basé sur la valeur d’énergie nette des aliments, valeur qui est en principe le meilleur estimateur de la valeur énergétique 'vraie' des aliments », tout en reconnaissant qu’il reste encore du chemin à faire pour que le système soit réellement adopté par la filière avicole.
Ajuster les rations grâce à l’analyse rapide des fientes
Arvalis, l’institut de recherche appliquée sur le végétal, a développé la méthode d’analyse de spectrographie proche infrarouge (Spir) en routine. À partir de fientes, Spir détermine la capacité des animaux à digérer les aliments et les matières premières qui les composent.
Des calibrations permettent de prédire la composition en amidon, azote, énergie restants et donc la digestibilité de l’aliment ingéré. « La Spir procure un gain de temps important par rapport aux analyses de référence, plus lourdes et plus coûteuses », explique Maxime Traineau (Arvalis).
L’ajustement des compositions nutritionnelles des rations sera ainsi possible plus rapidement. Ce travail conduit dans la station de Villerable (Loir et Cher) montre que la méthode peut s’appliquer à toutes les souches de poulets et à tous les âges, dès les premiers jours de vie.