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L’installation en volailles bien préparée de Guénaël Lamy

En avril dernier, Guénaël Lamy s’est installé en Vendée avec ses parents Thierry et Nathalie sur un site de 4300 mètres carrés conduit en volailles de chair. Une installation facilitée par un entretien permanent et la rénovation des bâtiments.

Après un Bac pro, un BTS ACSE (1), un CS (2) avicole et un stage de parrainage sur l’exploitation familiale, Guénaël Lamy, 23 ans, a choisi de s’installer avec ses parents à La Boissière-de-Montaigu, en Vendée. 

Lire aussi : Rénovation d'un poulailler de chair : Les frères Quilleré refont du neuf avec du vieux

L’exploitation, jusque-là tenue par Thierry Lamy, 53 ans, et sa femme Nathalie, 51 ans, comptait quatre poulaillers pour 4 300 mètres carrés de surface dédiés à la production de poulets du quotidien, ainsi que 22 vaches allaitantes sur 50 hectares, dont 15 hextares de blé et maïs, le reste en herbe.

Des investissements réguliers

Aux deux poulaillers existants (un statique classique et un Louisiane) à l’installation de Thierry Lamy en 1996, les éleveurs ont ajouté un troisième bâtiment en 2005, puis un quatrième en 2015.

L’installation de Guénaël a été facilitée par le fait que Thierry et Nathalie Lamy ont toujours gardé un outil productif et attractif. « Nous avons régulièrement investi pour augmenter la performance des bâtiments et améliorer nos conditions de travail, ainsi que le bien-être animal », soulignent-ils.

 

 
La rénovation d’un des poulaillers en 2020 (ventilation, brumisation, éclairage LED, sol béton, lumière naturelle, enrichissement du milieu) a coûté 7,15 euros par ...
La rénovation d’un des poulaillers en 2020 (ventilation, brumisation, éclairage LED, sol béton, lumière naturelle, enrichissement du milieu) a coûté 7,15 euros par mètre carré mais permis un gain de 10,44 euros par mètre carré et par an sur la marge poussin-aliment. © V. Bargain

Dans les trois plus anciens bâtiments, la ventilation, le chauffage, la brumisation, les lignes d’alimentation et les pipettes… ont été changés ou modifiés régulièrement pour s’adapter à la génétique, améliorer les performances et réduire la consommation d’électricité (ventilateurs EC Blue, canons à la place des radiants, éclairage LED…). Et partir de 2019, ils sont passés en lumière naturelle, avec sol bétonné, perchoirs et peson automatique pour répondre à la charte Nature d’Éleveurs.

En 2014, Thierry et Nathalie Lamy ont aussi créé une plate-forme de compostage (procédé Val’Id) permettant de produire 600 tonnes de compost revendu à un négociant. « Le compostage résout le problème des excédents de fumiers et permet une bonne valorisation sous la forme d’un produit normalisé, expliquent-ils. Cela permet aussi de mieux maîtriser l’environnement sanitaire. » Cette plate-forme a été recouverte de panneaux photovoltaïques (67 kWc) pour amortir plus rapidement l’investissement.

 

 
La pailleuse Tomahawk a supprimé le fastidieux paillage manuel.
La pailleuse Tomahawk a supprimé le fastidieux paillage manuel. © V. Bargain

Les Lamy ont aussi régulièrement investi dans du matériel facilitant le travail : pailleuse (Tomahawk de Teagle), bac réfrigérant, conteneurs à poussin (Gallindoor), chariot distributeur d’aliment sur papier pour les mises en place…

S’installer sans construire un poulailler

L’autre point important de l’installation de Guénaël a été la transformation de l’Earl à deux associés en un Gaec à trois dans lequel Guénaël a racheté 33 % des parts sociales. « Nous avons beaucoup parlé avec les deux frères de Guénaël », soulignent ses parents. « Je leur ai expliqué à livre ouvert mon projet, dans les moindres chiffres pour qu’il n’y ait pas de malentendu entre nous », complète Guénaël. « Nous nous sommes fait aider par notre centre de gestion pour déterminer le capital du Gaec, ajoutent Nathalie et Thierry. Il nous a aidés aussi à ramener dans le Gaec la plate-forme de compostage qui était construite sur un terrain particulier. »

Pour tirer un troisième revenu de l’exploitation, le Gaec loue depuis septembre 2023, 60 hectares de bonnes terres de cultures de vente (blé, orge, tournesol, colza). « J’ai toujours été intéressé par la volaille et c’est ce que je veux faire, précise Guénaël. Mais mes parents ont encore plus de dix ans à travailler et nous ne voulions pas d’amortissements supplémentaires. Quand ils partiront en retraite, je pourrai éventuellement lâcher ces terres. »

« Les productions avicoles évoluent rapidement, ajoute Éric Baldo, directeur de Cap Élevage, l’organisation de producteurs rattachée à la Coopérative interdépartementale avicole du bocage (Ciab). Les éleveurs doivent toujours investir pour aller chercher de la performance. Rénover les bâtiments facilite aussi leur reprise, évite les démarches administratives et les délais aujourd’hui très longs pour la création de nouveaux bâtiments. »

(1) Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole
(2) Certificat de spécialisation

Désamianter deux bâtiments

 

 
Les deux bâtiments les plus anciens seront désamiantés.
Les deux bâtiments les plus anciens seront désamiantés. © V. Bargain

Le désamiantage des toitures des deux plus anciens poulaillers de 1 000 mètres carrés et l’installation concomitante de panneaux photovoltaïques seront peut-être le prochain projet important du Gaec. « On veut anticiper une éventuelle interdiction d’élever dans ce type de bâtiments, explique Guénaël. On y réfléchit depuis début 2024, avec l’idée de réduire le coût par du photovoltaïque. La vente d’électricité pourrait amortir le coût du désamiantage imaginent les éleveurs, à partir des simulations du conseiller énergie de la chambre d’agriculture. Une puissance de 380 kWc serait installée pour un coût de 308 600 euros, tout compris (panneaux, bacs aciers, onduleurs, réseau et transformateur ?). Selon les estimations, intérêts compris, le photovoltaïque diminuerait l’effort de trésorerie de 43 % pendant les quinze années de remboursement des deux prêts, avec un reliquat positif de 27 830 euros au bout de vingt ans. « Mais nous n’avons pas encore décidé à cause du coût de désamiantage, pour l’instant un peu supérieur à 80 euros par mètre carré de toiture. On va demander d’autres devis. »

 
Rédaction Réussir

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