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Les volailles de Loué traverse les crises

Dans une région agricole marquée par la crise bovine et laitière, le modèle économique des volailles de Loué sous signes de qualité constitue un cas à part.

Michel-Edouard Leclerc a félicité le modèle sarthois ayant "anticipé la segmentation de l'offre pour sortir de la dictature du prix", qui pourtant est dans l'ADN du groupe de distribution qu'il représente.
© Volailles de Loué

Commençons par les chiffres, même s’ils sont rares, comme à chaque assemblée générale de la coopérative agricole des fFermiers de Loué. En 2016, les quelque 1 100 éleveurs de Sarthe, Mayenne et cantons limitrophes des départements voisins ont produit 340 millions d’œufs et 31,5 millions de volailles, toutes espèces comprises (notamment du canard gras). Soit un chiffre d’affaires de 311 millions d’euros (+ 5,3 %). Transformé en unités de vente consommateur, « c’est plus de 1,2 million d’UVC par semaine » (NDLR : vendues par LDC), se félicite Yves De La Fourchardière, le directeur de la coopérative. Les chiffres sont en hausse, variable selon les modes d’élevage : 2 à 3 % en œuf label rouge et 7 % en œuf bio (qui pèse environ pour 20 % du volume) ; moins de 1 % en volailles mais 25 % en bio (pour à peine 3 % des volumes). La Cafel accompagne le boom du bio, mais elle reste prudente sur un marché à la demande fluctuante et qui a connu des bas destructeurs de marges. Ce boom est diversement apprécié, soit comme un concurrent de l’œuf label rouge vendu plus cher que le bio, soit comme une montée en gamme et un moyen de valorisation supplémentaire pour le poulet label rouge. En volailles label rouge, la progression de la découpe est notable, soulignant l’évolution des habitudes alimentaires qui pousse les producteurs de Loué et leur partenaire LDC à s’adapter.

Partager les mêmes valeurs avec les consommateurs

Pour les prochaines années, trois lignes directrices ont été rappelées par Alain Allinant le président de la Cafel : l’écoute et l’adaptation au marché pour éviter de le subir, l’accompagnement et la protection des adhérents, enfin l’investissement à poursuivre en amont et en aval. Produire sain et bon n’est plus suffisant pour se démarquer. Les volailles de Loué entendent bien démontrer qu’elles incarnent les nouvelles attentes sociétales, notamment à travers leur partenariat avec un symbole du fast-food. Après les œufs, Mc Do vendra des ailes de poulet label rouge à partir du mois de décembre. Accompagner les adhérents, c’est leur permettre d’obtenir les meilleurs résultats économiques possible. C’est aussi la sécurisation de leurs matières végétales qui sont incorporées dans la filière Loué (contrat « filière confiance »). C’est cette sécurisation qui attire des jeunes (80 l’an dernier) pour reprendre les élevages ou créer de nouveaux sites. Bon an mal an, les éleveurs investissent 8 à 12 millions dans l’amont. Cette année sera marquée par une refonte du site d’abattage Cavol de LDC, dédié aux volailles de Loué. Le groupe sarthois y investit 28 millions d’euros pour moderniser et accélérer le développement de la découpe qui dépasse 30 % des poulets abattus. Et ce n’est pas près de s’arrêter. L’an prochain, les volailles de Loué fêteront leurs 60 ans.

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