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La litière humide, cause principale des pododermatites

Les pododermatites sévères n’affectent pas uniquement le bien-être du poulet de chair mais également ses performances technico-économiques en élevage et la qualité des carcasses pour l’abattoir.

© Infographie Réussir

L’état de la litière peut avoir un impact du simple au double sur la marge brute d’un lot de poulets de chair. C’est ce qu’a mesuré l’université de Wageningen, aux Pays-Bas, lors d’un essai réalisé en station expérimentale fin 2012 sur des poulets Ross 308. Les chercheurs ont provoqué l’apparition de pododermatites en brumisant quotidiennement la litière de copeaux. Les performances des poulets sont comparées à celles de leurs congénères, logés dans le même bâtiment sur une litière très soignée (apport quotidien de copeaux, grattage sous les lignes d’eau…). « L’effet sur l’apparition de pododermatites est flagrant », a rapporté Jan van Harn, lors d’une réunion organisée fin novembre par Novus. À 21 jours, le score des lésions aux pattes atteint 110 points sur 200 pour le lot sur litière humide contre 14 pour le témoin. À 36 jours, 99 % des poulets montrent des lésions sévères contre 2 % pour ceux sur litière sèche.

 

La marge brute fortement impactée


En fin de lot, les poulets sur litière très humide sont plus légers et leur indice de consommation est dégradé (pas d’effet statistique sur la mortalité). L’indice de performance atteint 298 contre 336 pour le lot témoin. La marge brute est de 0,13 euro par poulet (soit 2,51 €/m2 à une densité de 19 poussins par mètre carré) contre 0,22 euro (4,20 €/m2) pour le lot sur litière sèche. « Pour un élevage de 90 000 places (environ 4300 m2), cela représente un écart de marge de 8500 euros par lot ou 62 300 euros par an », a calculé le chercheur. La litière humide a aussi un impact sur la valorisation des carcasses à l’abattoir : propreté et lésions au niveau de la poitrine, brûlures du tarse, griffures… Le taux de saisies totales atteint 1,22 % contre 0,53 % pour le lot témoin.
Cet essai, conforté par de précédents travaux, montre le rôle essentiel que joue l’état de la litière sur l’apparition des pododermatites. Bien que les causes soient multifactorielles, il est désormais admis que la litière humide est un facteur primordial au regard de facteurs aggravants que sont la nutrition, la densité, les souches ou les pathologies.

 


L’eau contenue dans la litière a plusieurs origines


Dans son exposé, Jan van Harn a rappelé les leviers sur lesquels l’éleveur peut agir pour améliorer l’état des litières, et de fait celui des coussinets plantaires. À commencer par le choix du matériau. « Le copeau de bois, et plus encore la tourbe (utilisée dans une dizaine d’élevages aux Pays-Bas) limitent l’incidence des pododermatites (baisse du score lésionnel de 15 à 30 points, comparé à la paille de blé). La quantité de litière sur sol bétonné ne doit pas dépasser 0,6 à 1 kg/m2. » L’eau présente dans la litière peut avoir plusieurs origines : la condensation (ventiler suffisamment dès le premier jour), la combustion du gaz (le chauffage au sol a un effet positif tandis que les systèmes à combustion (radiants) sont défavorables), le gaspillage par les volailles (privilégier les pipettes avec coupelles, réduire la pression d’eau les trois premières semaines, ajuster quotidiennement la hauteur des rampes d’eau) et les fuites d’eau (entretien et renouvellement régulier des équipements d’abreuvement). Un éclairage et une température régulières dans le bâtiment favorisent une répartition homogène des volailles et limitent les zones de dégradation. Il est aussi conseillé de retirer le papier de démarrage après trois jours pour que la litière en dessous puisse sécher. Stimuler les comportements de grattage a un effet bénéfique (l’application d’un programme lumineux intermittent stimule l’activité des poulets). Et enfin, l’observation précoce de l’état des coussinets (les lésions peuvent apparaître dès la première semaine) ainsi que des fientes aideront à anticiper une dégradation des litières.

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