Ventilation dynamique
« On a détecté une perte de débit des ventilateurs"
Une sous-ventilation couplée à un décalage des sondes de températures étaient à l’origine d’une ambiance humide lors du démarrage des dindonneaux de Stéphane Le Garff.
Stéphane Le Garff, installé à Boqueho dans les Côtes-d’Armor, élève des dindes dans deux poulaillers en ventilation dynamique à extraction haute, dont le plus grand — de 1200 m2 — sert de poussinière.Depuis quelques temps, l’éleveur y a relevé des problèmes de ventilation au moment du démarrage, puis lorsque les besoins en ventilation augmentent, vers 3 à 4 semaines : une litière difficile à maîtriser malgré l’épaisse couche de paille et de copeaux (12 cm), un air chargé en humidité et en ammoniac. Ce constat est plus flagrant dans la seconde partie du bâtiment. L’éleveur a fait appel à Félix Mahé du GDS 22 pour un diagnostic de la ventilation et pour l’aider à déceler d’éventuels défauts. Il a été réalisé en phase de démarrage, à cinq jours d’âge des dindonneaux. Le bâtiment a été équipé il y a deux ans de trappes discontinues (Kan’air de Tuffigo) et le recours à un fumigène a rapidement montré que le circuit d’air était correct. La vitesse d’air mesurée au niveau des animaux est normale et se situe autour de 0,1 m/s. Un problème d’étanchéité a pu être décelé au niveau du joint des caissons de ventilation (vitesse d’air de 0,3 m/s). « Il n’a pas de conséquence néfaste sur les animaux puisque cet air froid va progressivement se réchauffer avant d’arriver au sol, remarque Félix Mahé. Par contre, il peut avoir un impact sur la consommation de gaz. »
PERTE DE 10 % DE DÉBIT
Les vitesses d’air ont été mesurées sur deux ventilateurs de diamètre 630 mm, reliés au doseur cyclique. Le débit d’air réel est de 7 500 m3/h pour le ventilateur du groupe 1 et de 8 000 m3/h pour celui du groupe 2 alors qu’il devrait être similaire au débit théorique de 9000 m3/h à une dépression de 30 Pa programmé sur le boîtier (12000 m3/h à 0 Pa). « Il y a donc une perte de débit de l’ordre de 10 %. Les ventilateurs ont une capacité d’extraction inférieure à ce que l’on pense. » Les valeurs enregistrées dans le boîtier doivent être diminuées d’autant. Par ailleurs, le contrôle des quatre sondes de température a montré une différence de +0,5 °C et – O,3 °C dans la première zone et de +1,2 °C et +1,3 °C dans la seconde zone soit un écart moyen de 1,25 °C sur cette dernière. « La sonde indique une température supérieure à la température réelle. Cela signifie que le chauffage se déclenche moins vite et qu’à l’inverse les ventilateurs fonctionnent plus tôt que nécessaire. » À lui seul, l’impact d’un décalage des sondes de température de l’ordre de 1 °C reste limité. Cumulé à une sous-ventilation (perte de débit des ventilateurs), il peut expliquer les problèmes de ventilation observés par l’éleveur. Notamment dans la seconde zone du bâtiment, où le taux d’humidité est plus élevé de 4 %. Au-delà des différents points de contrôles de la ventilation, c’est aussi l’isolation globale du bâtiment qu’il faut vérifier. Dans le poulailler de Stéphane Le Garff, le sol argileux et un drainage insuffisant pourraient expliquer une remontée d’humidité par capillarité. Le creusement de fossés d’au moins 80 cm de profondeur (par rapport au niveau du bâtiment) de chaque côté du bâtiment pour l’évacuation des eaux pluviales aiderait à y pallier.