Reculs des abattages de volailles en Nouvelle Aquitaine depuis 2016
L’abattage avicole néo-aquitain souffre depuis plusieurs années, aussi bien en poulet qu’en canard (chair et foie gras confondus).
L’abattage avicole néo-aquitain souffre depuis plusieurs années, aussi bien en poulet qu’en canard (chair et foie gras confondus).
Comptant douze départements (Charente, Charente-Maritime, Corrèze, Creuse, Dordogne, Gironde, Landes, Lot et Garonne, Pyrénées-Atlantiques, Deux-Sèvres, Vienne et Haute-Vienne), la région Nouvelle-Aquitaine englobe deux grands bassins de productions avicoles, avec au Nord un bassin tourné vers la région des Pays de la Loire et un bassin sud-ouest rattachable à la Nouvelle Occitanie.
Néanmoins les services statistiques régionaux amalgament les volumes de volailles abattues tant au nord qu’au sud.
Les séries mensuelles couvrant les années 2015 à 2021 (jusqu’en mars), mettent en évidence une stagnation pour l’abattage de poulet et une forte baisse pour le ou plutôt les canards destinés à la production de viande ou à celle de foie gras.
En poulet, les tonnages de 2020 (108 231 tonnes) sont inférieurs de presque 15 % à ceux de 2015 (126 717 t), sachant que la meilleure année fut 2016 avec 129 524 t. Cette production n’avait pas souffert immédiatement de la première épizootie d’influenza aviaire (H5N1) qui frappa surtout les canards à gaver du sud-ouest.
En revanche, les abattages n’ont pas cessé de s’effriter depuis, comme s’il devenait de plus en plus difficile aux opérateurs de cette région de conserver leurs parts de marché alors que le poulet est la volaille la plus porteuse.
En canard – maigre et gras confondu dans ces séries - les tonnages abattus en 2020 (56 889 t) représentent moins de la moitié de ceux de 2015 (120 026 t). La raison est principalement sanitaire.
En 2016, la première épizootie (H5N1) a fait tomber le volume d’abattage à 80 310 t (- 30 %). La seconde épizootie (H5N8) arrivant fin 2016 a impacté l’abattage 2017 de 15 000 t supplémentaires (69 613 t abattues). Les années suivantes 2018 et 2019 se sont maintenues à peu près au même niveau (660 123 t et 66 537 t respectivement).
Par ailleurs, le secteur de la viande de canard de Barbarie traverse une crise de surproduction européenne depuis 2-3 ans, ce qui a sans doute contribué à la baisse des abattages dans le bassin du Nord de la Nouvelle Aquitaine. Mais faute de données sectorisées par département, il est impossible de mesurer son ampleur, sachant que globalement le recul a été de l'ordre de 20 % dans cette filière.
La troisième épizootie (H5N8) pèsera lourdement dans le bilan 2021 qui devrait se dégrader par rapport à celui de 2020.