Aller au contenu principal

Biosécurité et parcours plein air sont-ils compatibles ?

En phase avec les attentes sociétales, les élevages de volailles plein air se multiplient en France. Dans le même temps, les mesures de biosécurité se renforcent pour limiter la dispersion des pathogènes et les contacts avec la faune sauvage.

 

Estelle Le Helloco, dirigeante de l’entreprise d’accouvage Le Helloco

PLUTÔT NON. Dans toutes les productions y compris en volailles plein air, on peut faire de la biosécurité. Mais le rôle des professionnels de la filière avicole française est avant tout d’assurer un très haut niveau de sécurité alimentaire aux consommateurs. Or, nous savons tous que notre environnement regorge de pathogènes qui peuvent à tout moment contaminer nos volailles. Parmi elles, les volailles élevées en plein air sont les plus exposées et en cas de contamination, elles peuvent plus aisément contaminer d’autres animaux. Dans ce contexte et sachant que nous ne connaissons pas les challenges sanitaires de demain, la meilleure option durable pour nous, professionnels de l’aviculture française, est de sans cesse améliorer les conditions d’élevage de nos animaux tout en leur assurant le plus haut niveau de protection vis-à-vis des pathogènes.

Éric Cachan, président du Synalaf

OUI. L’élevage en plein air ne doit pas être stigmatisé. De nombreux cas d’IA montrent que la claustration n’est pas une garantie contre l’introduction de virus IA ou d’autres pathogènes. Le retour d’expériences des récents épisodes IA met en évidence de nombreux facteurs de risque : l’espèce de volailles, les zones d’élevage (zones humides, couloirs migratoires…) et surtout l’homme, principal vecteur de diffusion des virus. Des études scientifiques montrent que des parcours plein air arborés bien aménagés n’attirent pas les oiseaux sauvages. Les parcours de surface restreinte, mis en place en période de crise, concentrent les gallinacées et repoussent les oiseaux sauvages. Nous mettons tout en œuvre pour que les opérateurs de nos filières plein air renforcent l’application des mesures de biosécurité, les éleveurs en particulier. Mais surtout, ne condamnons pas le plein air, grande richesse de notre filière française !

 Jean-Pierre Vaillancourt, chercheur en épidémiologie

OUI, MAIS il faut intégrer et appliquer assidûment plusieurs mesures pour obtenir une réduction significative du risque de transmission. Le contact direct avec des oiseaux sauvages est le principal risque, mais il n’est pas le seul. Il faut séparer le parcours plein air des sources de contamination (aliment et eau à l’intérieur, aménagement du parcours, filets pour couvrir une partie du parcours), mais aussi réduire l’accès du bâtiment aux oiseaux sauvages et éviter la contamination via les équipements, les bottes, les mouvements à proximité du parcours avec du matériel contaminé… Il n’y a pas une approche unique. Il faut s’adapter à la réalité de chaque parcours. Il faut profiter des avancées en cartographie numérique, robotique et miniaturisation d’équipements pour développer des outils peu chers mais performants qui aident à séparer les oiseaux domestiques de la faune.

Les plus lus

<em class="placeholder">Volailles de chair Anvol Schaeffer bâtiments</em>
« Nous avons besoin de construire 400 bâtiments de volaille de chair en cinq ans »

C’est l'Anvol, par la voix de son président Jean-Michel Schaeffer, qui l'a affirmé, mardi 18 février, lors de sa…

<em class="placeholder">Gildas André : « Maintenant que j’ai du recul, je me verrais bien comme éleveur à temps plein avec quatre poulaillers, quitte à lâcher les cultures. »</em>
« Je consolide mes grandes cultures avec du poulet »

À Courson-les-Carrières près d’Auxerre, Gildas André fait partie de la nouvelle génération des jeunes agriculteurs qui voient…

<em class="placeholder">Tanguy Anno : « Je maîtrisais bien mon projet et les données chiffrées (investissements, mensualités, marge brute…). Cela m’a aidé à convaincre la banque. »</em>
« Je m’installe en œuf en sécurisant ma trésorerie »

Tanguy Anno est devenu producteur d’œufs en décembre 2024. Avec un prévisionnel économique bien ficelé et l’…

<em class="placeholder">Sylvie Chupin et Romain Guillet, coopérative Le Gouessant : « Les aides sont fléchées selon chaque type de risques : apport de trésorerie, sécurisation de la marge. »</em>
Le Gouessant accompagne les projets de production d'oeufs de poules pondeuses plein air et au sol

 

Dans le cadre de son plan de développement des œufs sol et plein air, la coopérative Le Gouessant accompagne la…

<em class="placeholder">CDPO </em>
Des œufs alternatifs en volières pour CDPO

Jeudi 23 janvier, le cinquième site, à peine achevé, de productions d’œufs de l’EARL La Ville Bellanger, à Hénansal, dans les…

Novogen et Inrae travaillent la génétique pour suivre le comportement des poules pondeuses

En amont du Salon international de l’Agriculture, l’Inrae organisait, le 11 février, une journée destinée à la presse, à…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)