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Attention à votre santé respiratoire en volaille de chair

L’étude AirEleveur montre que l’exposition aux poussières des éleveurs de poulets de chair est parfois sous-estimée, en particulier en fin de lot.

Le paillage est à juste titre perçu par l’éleveur comme une tâche particulièrement exposante aux poussières, et notamment aux poussières alvéolaires, ces particules de très petite taille qui atteignent les alvéoles pulmonaires et augmentent le risque de symptômes respiratoires (toux, irritation des muqueuses…). Mais contre toute attente, la surveillance en fin de lot est également une tâche « à risque ». C’est ce que révèle l’étude AirEleveur pilotée par la chambre d’agriculture de Bretagne en partenariat avec l’Itavi, dont l’objectif est d’évaluer la qualité de l’air ambiant et le niveau d’exposition des travailleurs. « Des mesures de poussières ont été réalisées dans 21 élevages de poulets bretons à l’aide de capteurs fixes et portatifs », ont présenté Marion Ruch et Coline Brame, lors de la journée avicole de la chambre d’cgriculture de Bretagne.

Les paillages et les passages de surveillance en fin de lot sont les tâches où l’empoussièrement est le plus élevé avec respectivement des teneurs moyennes de 1,5 mg/m3 et 2,5 mg/m3 dans l’air respiré par les personnes (mesures du capteur portatif). Des mesures bien supérieures à celles du ramassage (0,56 mg/m3) et du curage (0,47 mg/m3). Ces chiffres cachent de fortes variations entre élevages, avec dans deux cas extrêmes une teneur mesurée à plus de 5 mg/m3 lors du paillage et de la surveillance de fin de lot. A titre comparatif, les recommandations de l’INRS se basent sur une valeur limite d’exposition aux poussières alvéolaires (VLEP) de 5 mg/m3 sur 8 heures.

La mécanisation du paillage efficace

L’étude n’a pour l’instant pas permis de mettre en avant des facteurs influençant la teneur en poussière lors des contrôles en fin de bande, que ce soit le climat (température, hygrométrie), le type de litière, le niveau d’activité des volailles… En revanche, elle confirme l’intérêt de la mécanisation du paillage. « Protégé dans la cabine du tracteur, l’éleveur est moins exposé aux poussières (1,19 mg/m3). Cela nécessite toutefois quelques points de vigilance : fermer la porte et la fenêtre arrière de l’engin et changer les filtres à poussières au moins une fois par an. »

Souvent pratiquée par les éleveurs, la mise en route de la ventilation lors du paillage permet d’évacuer les grosses particules de poussières mais induit paradoxalement une augmentation des poussières alvéolaires. Les turbulences d’air, créées par les ventilateurs alors que les portails sont ouverts, favoriseraient une remise en suspension des poussières fines, qui pourrait être réduite en baissant un peu la ventilation. Une hypothèse à confirmer.

Un indicateur de poussière sur poste fixe

« Les éleveurs de volailles sont plus sensibilisés aux risques respiratoires et portent plus facilement un masque que dans d’autres productions hors sol, comme en porc. Mais cette pratique est toutefois peu fréquente car le port d’un masque au quotidien reste contraignant. »

La seconde phase du projet AirEleveur sera de tester des pratiques et des équipements innovants pour limiter à la source les émissions de poussières. L’objectif étant de réserver l’usage du masque à des tâches ponctuelles.

Pour cela, le capteur de poussières (modèle fixe) pourrait être un bon indicateur, à condition qu’il soit fiable, pour objectiver le taux de poussières et aider l’éleveur à mieux juger de la nécessité de porter un masque, notamment lors de tâches comme la surveillance en fin de lot qui ne sont pas toujours perçues comme à risques. Leur prix avoisine 2000 à 3000 euros. Un coût à relativiser par rapport à l’enjeu de santé humaine.

Un masque jetable bien positionné

Lors de la journée régionale avicole de la chambre d’agriculture de Bretagne, François Lustenberger, de l’entreprise Honeywell Safety Products, a prodigué quelques conseils pour que la protection avec un masque à usage unique soit réellement efficace.

« Pour une utilisation en élevage avicole, un masque équipé d’un filtre de protection P1 est suffisant (norme FFP1 stoppant 80 % des particules). Vérifiez que le produit est bien étiqueté avec l’indication de la norme CE (EN 149), la classe d’efficacité, le numéro d’agrément et le nom du fabricant. » Il en existe de multiples formes, en version moulée ou pliable, avec différents types de soupape respiratoire. « Prenez le temps de le choisir en fonction de vos dimensions faciales pour limiter au maximum les fuites d’air.

Il doit être bien ajusté en le plaçant très haut au niveau du nez, l’attache supérieure vers le haut du crâne et celle inférieure autour du cou (voir photo). Nous déconseillons de l’utiliser deux jours de suite (durée maximale de 8 heures). »

Il est primordial d’être bien rasé pour avoir une bonne protection. « On observe des fuites dès un à deux jours sans rasage. » La seule solution pour les barbus est de partir sur un appareil filtrant à ventilation assistée avec cagoule, certes plus coûteux (plus de 500 euros) mais plus facile à supporter sur de longues durées.

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