Aliments de la ferme : Des poules nourries sur mesure
À partir d’un certain volume, la fabrication d’aliments à la ferme est économiquement intéressante, mais elle ne s’improvise pas.
À partir d’un certain volume, la fabrication d’aliments à la ferme est économiquement intéressante, mais elle ne s’improvise pas.
Freddy Zacher et Hervé Roeckel sont éleveurs de poules pondeuses dans le Bas-Rhin, l’un à Preuschdorf, l’autre à Avenheim. La ferme Roeckel (169 000 poules) fabrique depuis 1975 et la famille Zacher depuis 1979 (183 000 poules). Dans le Bas-Rhin, les plus petits élevages fabriquant leur aliment ont autour de 10 000 pondeuses (de l’ordre de 500 tonnes d’aliment). « Plus il y a d’animaux à nourrir, plus il y a un intérêt économique à le faire », s’accordent à dire les deux « fafeurs » (raccourci de fabricants à la ferme). La valorisation directe des céréales leur fait économiser entre 20 et 25 euros la tonne par rapport à un aliment du commerce, selon leurs estimations.
Au plus près des besoins
L’intérêt est aussi dans la capacité à « être au plus près des besoins des poules », grâce à une meilleure connaissance des matières premières utilisées. « On sait comment nos céréales sont cultivées, on les analyse pour connaître leurs qualités et leurs défauts, et on travaille à partir de ceux-ci », résume Freddy Zacher, qui y voit un gage de technicité accrue. « C’est l’aliment qui s’adapte à la poule, pas l’inverse », déclare volontiers Freddy Zacher. « La fabrication des aliments à la ferme est un métier à part entière, qui ne s’improvise pas », complète Hervé Roeckel.
https://www.reussir.fr/volailles/pondeuses-bio-valoriser-ses-cereales-d…
Odile Stahl, spécialiste volailles chez Agro01, aide les deux professionnels à produire un aliment « très régulier en composition et en présentation », à partir de maïs et blé (60 à 70 % des apports), de tourteaux de soja et tournesol, d’huile et de minéraux, tous ces ingrédients étant « très sécurisés ».
Attention aux transitions
Une variation trop brutale de la formule étant susceptible d’entraîner des troubles digestifs ou des à-coups de consommation néfastes à la ponte, Freddy Zacher et Hervé Roeckel sont particulièrement attentifs aux transitions. À l’arrivée des poulettes, Freddy cale la formule en fonction des indications de son fournisseur. « C’est une étape très importante. Si on la réussit, en 8-10 jours, c’est réglé. » « J’augmente progressivement le soja pour arriver à 21-22 % à l’entrée en ponte, témoigne Hervé Roeckel à titre d’exemple. Là où un fabricant peut rajouter 1,5 % à 2 % de protéines d’un coup, chez moi, la variation n’excède pas 0,2 à 0,3 % ».