Tournesol : l’arme variétale, toujours efficace contre les maladies
Verticillium, phomopsis, sclérotinia, mildiou, phoma… un cortège de pathogènes s’attaquent au tournesol. Pour les plus nuisibles, des variétés tolérantes permettent de les combattre efficacement.
Verticillium, phomopsis, sclérotinia, mildiou, phoma… un cortège de pathogènes s’attaquent au tournesol. Pour les plus nuisibles, des variétés tolérantes permettent de les combattre efficacement.
À chaque région de production ses maladies dominantes. Le choix de variétés de tournesol avec les bons gènes de tolérance permet de mettre les attaques sous l’éteignoir.
Le verticillium, la maladie la plus fréquente
La verticilliose (verticillium) est une maladie relativement récente sur tournesol avec de premières attaques importantes en 2008 et 2009 sur quelques parcelles. Depuis, elle n’a fait que se développer et les sélectionneurs en ont tenu compte pour créer des variétés avec des gènes de tolérance à ce pathogène. « Quatre-vingts pour cent des surfaces de tournesol sont touchées par le verticillium dans le Sud-Ouest. Heureusement, nous avons des solutions génétiques avec des variétés sur lesquelles il y a très peu de symptômes et d’impact sur le rendement », présente Céline Motard, chargée des variétés de tournesol chez Terres Inovia.
Dans le Sud-Ouest et certains secteurs du Centre-Ouest (26 % des parcelles touchées en 2021) et du Centre, il faudra opter pour des variétés très peu sensibles (TPS) à peu sensibles (PS) dans les parcelles où la maladie s’est déjà manifestée. Par exemple, chez les tournesols oléiques mi-précoces mi-tardifs qui dominent dans le Sud-Ouest, des variétés comme SY Celesto, LG 50625HOV, LG 50684 sont classées TPS au verticillium.
Retour remarqué du sclérotinia du capitule
« Avec les conditions pluvieuses au moment de la floraison du tournesol en 2021, de nombreuses contaminations du capitule par le sclérotinia ont été constatées, notamment dans les zones Nord de production mais aussi dans le Sud-Ouest, remarque Céline Motard. Le sclérotinia du capitule s’était fait très discret depuis plus de cinq ans avec les étés secs. Sa présence en 2021 prouve que des sclérotes demeurent dans le sol, prêts à contaminer les tournesols si les conditions s’y prêtent. »
Les solutions génétiques sont plus limitées que pour les autres maladies : il n’y a pas de variétés TPS au sclérotinia du capitule. Les variétés PS sont rares dans certaines séries, notamment en très précoce oléique. Les autres séries en offrent quelques-unes. « Quant au sclérotinia du collet et du bouton, on n’en voit quasiment plus », informe Céline Motard.
Le phomopsis, très discret face aux variétés tolérantes
Maladie très présente il y a une dizaine d’années, le phomopsis est beaucoup plus discret maintenant. On ne comptabilisait que 13 % des parcelles touchées en 2021 en Poitou-Charentes selon le Bulletin de santé du végétal (BSV). Il est un peu plus fréquent dans le Sud-Ouest et en Bourgogne Franche-Comté. Le travail des sélectionneurs a payé avec un nombre important de variétés PS et TPS au phomopsis, et la quasi-disparition des variétés sensibles. « Il semble aussi qu’il y ait un antagonisme entre verticillium et phomopsis, le premier pathogène se développant au détriment de l’autre, ajoute Céline Motard. La présence précoce de verticillium empêche le passage du phomopsis des feuilles sur les tiges. »
Pas de variété contre le phoma, maladie à faible impact
Le phoma est la maladie du tournesol qui fait exception puisqu’il n’existe pas officiellement de variété tolérante à ce pathogène. « Il est présent çà et là tous les ans. Quand les symptômes se limitent aux tiges, il n’y a pas de réel impact. Mais quand le collet est attaqué avec des phénomènes de pieds secs, le rendement du tournesol est affecté, expose Céline Motard. Il n’y a pas de différence entre variétés sur ce type d’attaque. » La maladie reste peu fréquente. Dans le Poitou-Charentes, des symptômes de pieds secs ont été remontés pour 19 % des parcelles selon le BSV mais avec une intensité faible.