Tomate : Les potagers pénalisent-ils les ventes ?
Le CTIFL a mené une étude afin de déterminer l’impact de tomates produites dans les potagers des particuliers sur les achats en magasin.
Le CTIFL a mené une étude afin de déterminer l’impact de tomates produites dans les potagers des particuliers sur les achats en magasin.
La tomate est une des stars des potagers des particuliers. Elle fait partie du trio de tête des espèces cultivées, avec les pommes de terre et les salades. Sachant qu’en 2010, on comptait 10 millions de jardiniers en France et qu’une hausse de 12 % de création de potagers est constatée entre 2010 et 2020, quel est alors l’impact de cette production des particuliers sur le marché des tomates ? C’est la question que se sont posée le CTIFL et Interfel*, lors d’une étude publiée au dernier trimestre 2019, à la demande de l’AOPn tomates et concombres de France.
Des jardiniers surconsommateurs de tomates
Les particuliers semblent calquer leur consommation de tomates sur leur production. Ainsi, l’étude relève que les jardiniers mangent en moyenne 4,4 kg de tomates quand les achats de tomate sont évalués à 1 kg en moyenne. La production du potager semble couvrir une autosuffisance… voire, permet de fournir la famille et les amis. Quant aux variétés, ce sont les espèces anciennes qui sont privilégiées et/ou les couleurs (voir encadré).
Un volume moyen de 41 kg par potager
Du 1er juillet au 1er octobre 2018, « une courte majorité (53 % des jardiniers de l’enquête) a récolté de 1 à 22 kg de tomate, 21 % en produisent le double et 27 % de 54 à 215 kg », note l’étude. Par extension, le CTIFL estime que la production des jardins est de l’ordre de 400 000 tonnes de tomates en France… qu’il convient de ne pas considérer comme autant de manque à gagner pour les ventes en magasin. Le CTIFL modère les chiffres en considérant que les jardiniers mangent beaucoup plus de légumes que le consommateur moyen. Mais d’un autre côté, ils donnent aussi des tomates à leur entourage, ce qui réduit les ventes. Au final, en pleine période de production familiale (semaines 31 à 39), ce serait 43 000 tonnes de tomates de manque à gagner pour la filière.
L’avenir des ventes passe par une réduction des pesticides
« L’étude confirme une importante production dans les potagers, avec une préférence des jardiniers pour les types côtelés plutôt anciennes et cerises/cocktail », tant en frais qu’en transformé, expliquent les enquêteurs. Ces derniers ajoutent que « cela conduit à penser que la diversité gustative attendue, confirmée par les types plantés, doit se poursuivre en rayon pour conserver de potentiels déserteurs à venir. De même que la recherche de naturalité exprimée dans les motivations de jardinage pourrait être satisfaite par une offre garantissant moins ou pas de pesticides ».
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Les particuliers ont parfois du mal à identifier les variétés qu’ils cultivent, quand ils ne les confondent pas. Cependant, d’après le panel étudié, les plants de tomate considérés comme des « Rondes » ou des « Côtelées Rouges » sont ceux qui sont le plus cultivés dans les potagers, suivis par les tomates cerises ou cocktail, et enfin les Côtelées de couleur. L’étude du CTIFL souligne que la préférence va aux variétés anciennes telles que la Cœur de bœuf, la Noire de Crimée, la Marmande et la Saint-Pierre. Quant aux couleurs, ce sont la Green zebra, la Rose de Berne, la poire jaune et la black cherry qui sont le plus souvent citées.