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Tomate : la prophylaxie contre le virus ToBRFV

Des recommandations ont été communiquées par l’Anses sur les mesures prophylactiques à prendre afin de limiter les risques de dissémination du virus ToBRFV.

Le virus ToBRFV représente une menace importante pour les cultures de tomate, de poivron et de piment. Comme il n’existe aucun moyen de lutte curatif pour lutter contre ce virus, il est important d’instaurer des mesures sanitaires préventives. Fin avril, l’Anses a fait paraître sur son site un document rassemblant des recommandations pour les professionnels sur les mesures de prophylaxie et de gestion de l’unité de production en cas de foyer de ToBRFV. Ces recommandations se basent sur la littérature scientifique ainsi que les pratiques et recommandations recensées dans d’autres pays où le ToBRFV a été signalé. Cependant, en raison de la diffusion récente du ToBRFV à l’échelle mondiale, des incertitudes existent sur certains points de recommandation. Voici les conclusions du rapport* de l’Anses, notamment sur les produits de désinfection à préconiser pour la prophylaxie. Le rapport complet est consultable en ligne.

1. Désinfection

Le port de gants jetables ou le lavage des mains sont essentiels. Le lavage des mains doit durer au moins une minute pour avoir une efficacité contre le ToBRFV. Les rapporteurs recommandent, mais avec une incertitude élevée, des substances telles que l’acide benzoïque (Menno Florades) ou les produits à base de lait écrémé ou d’enzymes. L’acide benzoïque peut cependant être agressif pour les mains si le lavage est trop long.

Désinfection des structures : il est recommandé d’utiliser du bis (peroxymonosulfate) bis (sulfate) de pentapotassium (Virkon S) en privilégiant, pour un produit à 1 % de concentration, un temps de contact de 60 minutes, si le caractère corrosif de ce produit le permet. En AB, le Virkon Greenhouse est autorisé pour la désinfection des structures ou des outils.

Désinfection des outils : différentes substances telles que l’hypochlorite de sodium (eau de javel), le bis (peroxymonosulfate) bis (sulfate) de pentapotassium (Virkon S) ou l’acide benzoïque (Menno Florades) sont des pistes envisageables à des concentrations et des temps de contact décrits contre d’autres virus et viroïdes difficiles à inactiver.

Désinfection des semences : les traitements chimiques utilisant le phosphate trisodique ou l’hypochlorite de sodium (eau de javel) et des traitements thermiques à chaleur sèche sont préconisés. « En production bio notamment, la désinfection des semences pose des difficultés si les producteurs ne sont pas équipés pour réaliser un traitement thermique à chaleur sèche, indique Cécile Delamarre, de la Chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne. De plus il n’y a pas de produit de désinfection des semences autorisé en AB. »

2. Vide sanitaire

Les auteurs du document de l’Anses recommandent entre deux cultures, un vide complet des serres ou des abris pendant une durée minimale de deux semaines. Le succès de cette mesure est hautement relié à l’application des mesures d’hygiène (nettoyage et désinfection) pour éliminer le ToBRFV des supports de culture. La rotation avec une culture non-hôte du ToBRFV pour la première année est envisageable si les conditions de culture le permettent en particulier pour les cultures de pleine terre. Dans tous les cas, les rapporteurs recommandent que la première culture d’une plante hôte du ToBRFV (tomate ou piment), installée directement après un vide sanitaire ou après un ou plusieurs cycles de cultures de plantes non-hôtes soit surveillée et testée régulièrement pour s’assurer de l’absence du virus.

3. Gestion des plants

Dans le cas d’une contamination dans une unité de production, l’incinération doit être le moyen de destruction des plants, après séchage sur place. Des réserves sont émises sur le compostage ou la mise en décharge couverte par une couche de matériau en raison du manque de références bibliographiques sur l’efficacité de cette mesure. L’incinération concerne également la gestion des fruits infectés. L’efficacité de l’enfouissement en présence de chaux vive n’est pas avérée contre le ToBRFV.

* Rapport réalisé par Mathieu Rolland (Anses et Laboratoire de la santé des végétaux), Stéphan Steyer (Centre Wallon de Recherches Agronomiques), Eric Verdin (Inrae), Christine Tayeh (Anses)

 

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