Retour d'expériences sur les méteils
Quelles espèces choisir pour constituer un mélange riche en protéine ? Comment le semer et le récolter ? Les groupes d'éleveurs commencent à engranger de l'expérience.
Quelles espèces choisir pour constituer un mélange riche en protéine ? Comment le semer et le récolter ? Les groupes d'éleveurs commencent à engranger de l'expérience.
Le mot méteil est un peu fourre-tout ! C'est un mélange de plantes annuelles, semées au printemps, en été ou à l'automne. Valorisé en ensilage ou en grain. Destiné à faire du stock, à réaliser un fourrage riche en protéine ou un concentré équilibré. Historiquement, le méteil est un mélange de céréales. Au fil des années, il a intégré de plus en plus de protéagineux et autres légumineuses. Au point qu'aujourd'hui, on trouve des "méteils" sans céréale !
Ces cinq à dix dernières années, le méteil riche en légumineuses (plus de 17 % de MAT) s'est développé pour diverses raisons dans les élevages laitiers. Il permet d'améliorer l'autonomie alimentaire en protéine des laitières. Il accompagne la réduction du travail du sol et de la fertilisation minérale. Comme tout méteil, c'est un bon couvert des sols et un moyen d'aller vers la réduction de l'usage des produits phytosanitaires. Contrairement aux méteils riches en céréales, ceux riches en légumineuses ne visent pas la sécurisation des stocks fourragers. Ceci dit, ils offrent une souplesse dans les systèmes avec maïs. En fonction du rendement et de la valeur du méteil, l’éleveur choisit le mode de récolte le plus approprié pour son maïs. Certains vont jusqu’à constituer des rations à base de méteils riches en protéine, complémentées avec de l’ensilage de maïs épi, pour des rations destinées à des hautes productrices.
Mais tout n'est pas rose dans le monde du méteil ! Les éleveurs sont parfois déçus du rendement, de la teneur en matière azotée ou de la conservation de l'ensilage. La composition des mélanges au semis joue un rôle, la conduite culturale aussi, et la chaîne de récolte est primordiale pour éviter de perdre la qualité alimentaire du fourrage par la perte de feuilles et de gousses, par les jus en cas d'ensilage trop humide, et par l'incorporation de terre.
Pour progresser, les éleveurs s'appuient beaucoup sur les expériences des groupes et les essais de terrain menés avec les chambres d'agriculture et les organismes de conseil en élevage. Le point faible du méteil est son coût de semence. Certains cherchent à produire leurs propres grains de légumineuses, mais ce n'est pas chose aisée. Là encore, les groupes et la mutualisation des moyens humains sont un atout.