Pays de la Loire : Vegepolys Valley réfléchit sur les grands défis climatiques
Malgré une année 2020 particulière, le pôle mondial du végétal a cultivé son réseau en digitalisant la plupart de ses rendez-vous. Et maintenu son activité d’innovation pour l’avenir de la filière.
Malgré une année 2020 particulière, le pôle mondial du végétal a cultivé son réseau en digitalisant la plupart de ses rendez-vous. Et maintenu son activité d’innovation pour l’avenir de la filière.
Près de deux ans après l’officialisation de sa constitution (juin 2019), le pôle de compétitivité Vegepolys Valley (532 adhérents dont 78% d’entreprises) a tenu son assemblée générale de 29 avril. Le spectre de ses activités s’étend de l’amont à la transformation/distribution en passant par les productions végétales.
En 2020, dans le contexte particulier de la crise sanitaire, ce sont 25 nouvelles organisations qui l’ont rejoint. Vegepolys Valley a soutenu ou labellisé 72 projets, associant 159 adhérents et mobilisant un budget global de 91 M€. Le pôle se projette sur 2022 en préparant le Congrès international de l'horticulture sous l’égide de la Société internationale de science et d'horticulture. L’évènement se tiendra du 14 au 20 août 2022, à Angers et réunira 3 000 chercheurs et professionnels de 90 nationalités.
Le climat, une question majeure
Au cours de l’assemblée générale, une table ronde a porté sur une question majeure pour la filière végétale : l’adaptation au changement climatique. A cette occasion, Emmanuelle Chevassus-Lozza, présidente du centre INRAE Pays de la Loire, a souligné les travaux en cours sur les impacts du dérèglement climatique (réseau de de vergers pour évaluer l’avancement des dates de floraison, travaux sur l’émergence de nouveaux ravageurs comme Xylella Fastidiosa).
De son côté, Philippe Retière, président de la fédération des maraîchers nantais (et vice-président de Vegepolys Valley) a porté son intervention sur la gestion de l’eau : « Le maraîchage utilise de l’eau, c’est vrai mais pour notre activité, cela ne représente que 40 minutes du débit de la Loire. Nous utilisons des capteurs pour gérer l’eau, et récolter des datas sur le sujet. De plus, 900 ha de culture sont couverts (serres chapelles plastique) : nous consommons ainsi cinq fois moins d’eau ». La présidente de Vegepolys Valley, Séverine Darsonville (agricultrice en Limagne, en céréales et plantes aromatiques) a rappelé la nécessité de développer de nouvelles cultures adaptées au changement climatique : « Pour les agriculteurs, le climat a été toujours quelque part une constante. Il est aujourd’hui une variable ».
Une activité projet florissante malgré la crise Covid-19
Au cours de l’année 2020, Vegepolys Valley a soutenu ou labellisé 72 projets dont sept en lien avec “l’innovation variétale et la performance des semences”, six avec la “santé du végétal” et six avec les “nouvelles technologies et pratiques pour les systèmes de production”.
Au total, ces initiatives ont permis d’associer 159 adhérents et de mobiliser un budget global de 91 M€. En complément, le Pôle a eu l’opportunité d’accompagner 18 projets européens, en intégrant 22 adhérents aux candidatures. L’Unité Précompétitive VégéUp, un service du Pôle financé par les régions Bretagne et Pays de la Loire, a également été mise à contribution dans le cadre de la clôture des projets Prograilive, 4Ageprod et Terunic du programme SOS Protein.
« Dans la foulée de la fusion, 2020 devait être l’occasion de créer de nombreuses passerelles entre les quatre régions sur lesquelles le Pôle est implanté ainsi qu’entre les différents secteurs qui constituent la filière végétale, se remémore Séverine Darsonville, présidente du pôle de compétivité, Si la covid-19 a bousculé notre activité, nous avons su nous adapter pour continuer à accompagner nos adhérents. La digitalisation de nos interventions nous a permis de rester à leur contact, tout comme la mise en place d’un “parcours du déconfiné” pour soutenir la reprise des programmes de développement et d’innovation. »
Pour l’année en cours, la présidente souligne : « La situation reste complexe et beaucoup d’acteurs doivent continuer de réinventer leur manière de travailler, de vendre, de collaborer. Cependant, le maintien de l’activité projet nous permet d’ores et déjà de nous projeter sur les grands défis à venir. Le végétal est LA réponse aux enjeux majeurs de notre temps : alimentaire, énergétique, stockage du carbone, santé, cosmétique, bio-intrants agricoles, bio-matériaux ou encore habitabilité des centres urbains. Je suis convaincue que notre secteur peut accompagner l’ensemble des activités humaines vers plus de durabilité. »