Packaging : vers de nouvelles solutions
L’emballage devient un sujet sensible pour la filière fruits et légumes. L’heure est au durable, avec différents axes d’évolution.
L’emballage devient un sujet sensible pour la filière fruits et légumes. L’heure est au durable, avec différents axes d’évolution.
D’ici 2022, les lots de fruits et légumes de moins de 1,5 kg ne pourront plus être vendus en France dans des emballages constitués pour tout ou partie de plastique. Et dans tous les pays d’Europe, en France, Allemagne, Angleterre, Espagne, Italie… l’heure est à la réduction des emballages et aux emballages durables. Plusieurs pistes sont explorées. Un axe commun à tous les fabricants est l’écoconception des emballages, qui permet de réduire les quantités de matière utilisées. Un autre axe est l’utilisation de matériaux renouvelables et biodégradables (carton, papier, cellulose, fibres végétales diverses). La situation est plus complexe pour les emballages plastiques. Une voie est le recyclage des plastiques. En 2030, selon la Stratégie plastique européenne, tous les emballages plastiques mis sur le marché devront être réutilisables ou recyclables. Selon la Directive emballages et déchets d’emballages, l’objectif est un taux de recyclage de 55 % en 2030 pour les emballages plastiques. La Feuille de route économie circulaire française vise même 100 % d’emballages recyclés en 2025. Pour les fournisseurs, la recyclabilité des emballages et l’utilisation de plastique recyclé deviennent donc des priorités. En fruits et légumes, le recyclage des barquettes PET (polytéréphtalate d’éthylène) est bien engagé et de plus en plus de fournisseurs n’utilisent désormais plus que du PET recyclé, comme Infia. « Les ressources étant limitées, l’économie circulaire est la seule solution pour préserver notre mode de vie, estime Alessandra Mariano, responsable marketing d’Infia. Pour les emballages, le plastique recyclé, léger à transporter et qui assure une bonne conservation des produits, est la solution la plus durable. Une étude certifiée montre que son empreinte carbone est inférieure à celle des autres matériaux dont la production nécessite de l’eau, de la terre, des intrants, de l’énergie… »
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Une autre piste est celle des bioplastiques, très présents cette année à Fruit Logistica. Le terme regroupe trois types de matériaux : des plastiques biosourcés, issus au moins en partie de ressources renouvelables, et biodégradables (PLA, PHA, PBS, mélanges d’amidons), des plastiques biosourcés non biodégradables (biobased PE, PET, PTT, PE) et des plastiques biodégradables non biosourcés (PBAT, PCL). S’y ajoute encore le terme « compostable », qui caractérise un matériau biodégradable mais dont on aide la décomposition en le mettant dans des conditions particulières de température et humidité, industrielles ou à la maison. Pas toujours facile de s’y retrouver ! Malgré tout, de nombreux fabricants de films ou d’emballages s’orientent aujourd’hui vers ces bioplastiques, qui s’utilisent sur les mêmes machines que les plastiques d’origine fossile et présentent les mêmes caractéristiques. Certains s’interrogent toutefois sur leur durabilité, concernant notamment l’utilisation de la biomasse. Si la première génération de bioplastiques est issue de ressources agricoles (maïs, canne à sucre), l’orientation aujourd’hui est de valoriser des ressources ligno-cellulosiques et des déchets organiques. « Même si la demande est croissante, les bioplastiques n’ont utilisé en 2018 que 0,016 % de la surface arable mondiale, précise Christian Schultz, de l’European Bioplastics, qui fédère les principaux acteurs de la filière. En 2023, ce ne sera que 0,02 %. Et le remplacement de l’ensemble des plastiques fossiles par du bioplastique ne nécessiterait que 3 % de la surface arable. Il n’y a donc pas compétition avec l’alimentation humaine ou animale. »