Filière Alimentation animale
Nutrition animale : faciliter l’usage des produits à base de plantes
L’Anses s’est autosaisie de la question des produits à base de plante et des huiles essentielles en médecine vétérinaire pour en faciliter l’utilisation sans risque cependant pour le consommateur.
L’Anses s’est autosaisie de la question des produits à base de plante et des huiles essentielles en médecine vétérinaire pour en faciliter l’utilisation sans risque cependant pour le consommateur.
L’Anses propose une nouvelle méthode d’évaluation des médicaments vétérinaires à base de plante ou d’huile essentielle. Les éleveurs et leurs fournisseurs d’aliments travaillent depuis plus de vingt ans avec de tels produits à base de plante ou d’huiles essentielles pour favoriser le maintien en bonne santé des animaux. Mais, les usages vétérinaires sont également possibles pour traiter des animaux malades et certains usages sont très anciens, avec une innocuité présumée. Or, pour cette seconde catégorie d’usages, thérapeutiques, c’est la réglementation sur le médicament vétérinaire qui doit s’appliquer. Les dossiers d’agrément doivent, notamment, établir des limites maximales de résidus (LMR) afin de protéger le consommateur des produits animaux.
Or, la difficulté d’évaluer cet aspect bloque le déploiement de ce type de solutions ou tout au moins leur déploiement dans un cadre légal. D’où l’intérêt du nouveau rapport de l’Anses qui propose une méthodologie adaptée. Il s’agit au final d’établir une liste de plantes pour lesquelles il n’y aurait pas besoin de LMR. « Cette méthode propose une approche scientifique pour évaluer les plantes et vérifier qu’elles ne présentent pas de danger. Une reconnaissance européenne de cette methode permettrait le classement LMR de nombreuses plantes et éviterait que les utilisateurs aient recours à la phytothérapie et à l’aromathérapie en dehors du cadre règlementaire comme c’est le cas actuellement » indique Jean-Pierre Orand, le directeur de l’Anses-ANMV (agence du médicament vétérinaire), dans la présentation de ce nouveau rapport de 284 pages. Il porte en annexes les listes des plantes, extraits de plante et huiles essentielles déjà utilisées sur le terrain.
L’agence a testé 21 des 80 plantes, huiles essentielles et substances significativement présentes dans les huiles essentielles couramment utilisées actuellement en médecine vétérinaire. Il s’agit de plantes qui ont déjà été évaluées dans d’autres cadres, par exemple consommées habituellement par les animaux ou les hommes sous forme de compléments alimentaires. Certaines sont par ailleurs autorisées dans des médicaments pour les humains. L’Anse écarte d’autres plantes dont la toxicité pour l’humain est avéré.
L’agence porte désormais sa méthode dont les arbres de décisions établis à l’issue de son analyse, au niveau européen pour que le dossier avance car la réglementation LMR est une réglementation européenne.