Maladie : la ramulariose se développe sur betterave à la faveur de conditions froides
À côté de la cercosporiose, de la rouille et de l’oïdium, la ramulariose est une maladie foliaire due à un champignon sur betterave qui se développe si les températures sont basses au printemps.
Comment reconnaître la ramulariose de la cercosporiose
De petites taches de 2 à 10 mm, irrégulières et souvent anguleuses, de couleur brun clair avec une bordure plus sombre : non, il ne s’agit pas de symptômes de cercosporiose mais de ramulariose, maladie fongique causée par le pathogène Ramularia beticola. Ces taches présentent de petits coussinets blancs en duvet et, plus particulièrement sur la face inférieure des limbes, de petits points blancs sont visibles à la loupe. Chez la cercosporiose, les taches sont plus petites avec un contour net, de couleur brun-rouge à violet. Elles montrent des ponctuations noires et un duvet gris.
Les taches de ramulariose finissent par s’agrandir et confluer pour provoquer au final le dessèchement complet des feuilles atteintes. Les premiers symptômes apparaissent à partir du stade 8 feuilles de la betterave. La maladie se développe en foyers dans un premier temps avant de se propager à la parcelle entière en cas de conditions favorables : froid, pluie, vent.
Des moyens de lutte contre la ramulariose
Agronomie : l’enfouissement des résidus de culture de betteraves contribuera à diminuer l’inoculum au moment des semis. Appliquer une rotation suffisamment longue, ne faisant revenir la betterave que tous les quatre ans au minimum, réduit l’installation dans la durée de divers bioagresseurs dont la ramulariose. Les repousses de betteraves ainsi que les betteraves sauvages devront être détruites pour ne pas servir de réservoir à la maladie.
Variétés : il existe des variétés tolérantes à la ramulariose. Mais la priorité va au choix de variétés se comportant bien vis-à-vis de la cercosporiose, maladie plus importante. Les semenciers et distributeurs peuvent renseigner sur le niveau de tolérance à la ramulariose de chaque variété.
Chimie : les fongicides préconisés contre la cercosporiose sont généralement efficaces sur ramulariose. Pour un début de protection fongicide avant le 15 août, le seuil de déclenchement d’un traitement aux maladies foliaires a été établi par l’Institut technique de la betterave (ITB) à 5 % de feuilles avec des symptômes pour la ramulariose et, après le 15 août, à 20 % de feuilles touchées. L’outil Resobet Fongi de l’ITB permet de suivre le développement de différentes maladies fongiques sur feuilles et d’en caractériser le risque à l’instant T sur différents points du territoire.
Six points clés sur la ramulariose de la betterave
La baisse de rendement peut atteindre 10 à 20 % à cause de la perte foliaire causée par la ramulariose, avec une diminution de la teneur en sucre de 1 %.
Des températures basses favorisent la ramulariose avec un optimum à 17 °C, au contraire de la cercosporiose qui a besoin de chaleur. Les régions et pays les plus au nord de l’Europe sont les plus concernés par cette maladie.
L’infection se déclenche par temps humide, avec une hygrométrie supérieure à 70 %. La pluie et le vent favorisent son développement et sa propagation.
Les espèces végétales du genre Beta sont attaquées par la ramulariose, ce qui concerne une adventice comme la betterave sauvage.
L’évolution de l’épidémie de ramulariose est beaucoup plus lente que celle de cercosporiose. La durée d’incubation est de deux semaines après infection d’une feuille par des spores.
Le champignon survit l’hiver sur les feuilles mortes, sur les résidus de culture et dans le sol.