Aller au contenu principal

Maladie des céréales : gare aux fontes de semis à l'automne

Sur blés et orges, des manques à la levée et fontes de semis à l’automne et en hiver peuvent être causés par des champignons pathogènes, principalement Fusarium et Microdochium.

Des plantes disparaissent après des fontes de semis.
Des plantes disparaissent après des fontes de semis.
© Arvalis

Des manques à la levée, des taches sur les plantules ou des fontes de semis : les fusarioses (plusieurs espèces de Fusarium et Microdochium) peuvent causer ces dégâts. Des disparitions brutales de plantes déjà levées caractérisent les fontes de semis. Avant sur des pieds encore visibles, les attaques se manifestent par une pourriture humide se développant sur les racines sur quelques millimètres ou centimètres. Elles se nécrosent et peuvent prendre une teinte violacée. Ces symptômes sont visibles en lavant les racines.

La base du coléoptile porte des taches brunes, diffuses ou en trait de plume. Le symptôme de brunissement diffus s’observe sur les gaines en sortie d’hiver. Au tallage, il peut évoluer en une pourriture humide généralisée, avec une nécrose s’étendant à la feuille. La taille des plantes est affectée. Jusqu’au début du tallage, le champignon Microdochium peut engendrer des disparitions de plantes avec des symptômes sur les feuilles à la base, à la pliure entre le limbe et la gaine.

Comment combattre les champignons responsables de la fonte des semis

Agronomie : Un moyen de réduire les risques est d’éviter les semis trop précoces et denses favorables aux Fusarium, mais Microdochium peut attaquer les semis tardifs. Le travail du sol avec enfouissement des résidus de culture favorisera la décomposition de ces débris végétaux porteurs de la maladie. La rotation culturale joue un rôle important dans la réduction du risque de fusariose, en évitant les cultures hôtes comme précédents telles que les céréales à paille et le maïs.

Prophylaxie : Choisir des semences saines, a fortiori si l’on est en agriculture biologique. Cela passe donc par un tri des semences, en éliminant celles fusariées. Pour s’assurer de la qualité sanitaire d’un lot de semences, il est possible de faire réaliser des analyses microbiologiques ou moléculaires par un laboratoire spécialisé.

Traitements : Les traitements de semences avec l’homologation "protection contre les maladies des semences et du sol" sont efficaces contre les fusarioses, à l’exception du produit Latitude, utilisé spécifiquement contre le piétin échaudage. Les produits jugés bons en termes d’efficacité sont ceux à base de fludioxonil (Celest Net, Prepper, Spirato, Celest Gold Net, Vibrance Gold, Negev, Celest Power, Rubin Plus…). Cette molécule est parfois associée à un insecticide (Austral Plus Net). Les spécialités à base de prothioconazole montrent également de bons résultats (Raxil Star, Redigo, Misol…). En agriculture biologique, le produit Cerall montre une certaine efficacité (moyenne) aussi bien contre les Fusarium que les Microdochium. Les autres produits utilisés en bio sur les semences comme Copseed ou le vinaigre ne sont pas performants sur les fusarioses.

Sources : Arvalis, Syngenta, Bayer

 

 
Des fusarium provoquent une pourriture brune se développant à la base de la tige.
Des fusarium provoquent une pourriture brune se développant à la base de la tige. © Arvalis

Six points clés sur les fontes de semis

La transmission par les semences est la principale cause de la maladie. Les résidus de culture peuvent également être porteurs du pathogène et provoquer des contaminations. Le champignon se conserve plusieurs mois dans le sol mais les attaques à partir du sol sont moins rapides que par les semences.

Les conditions humides favorisent la maladie comme des pluies, le brouillard, une forte humidité ambiante. À partir des résidus de culture, les spores sont dispersées par la pluie et le vent vers les collets, coléoptiles et gaines des jeunes plants.

Ne pas confondre avec le piétin échaudage sur le système racinaire. Ce pathogène provoque une pourriture noire et un rétrécissement des racines tandis que les fusarioses engendrent une pourriture brune.

Les baisses de rendement peuvent atteindre 10 q/ha à cause des pertes de pieds, voire trois fois plus sur le blé dur, très sensible à Microdochium.

Les températures douces à la germination des semences favoriseront plutôt Fusarium alors que sous une météo fraîche, Microdochium s’exprimera davantage.

Rare, le champignon Septoria nodorum peut infecter les jeunes plants avec comme symptômes, le coléoptile qui s’enroule sur lui-même, pouvant empêcher la première feuille de sortir ou provoquer un jaunissement de la plantule.

 

 
Certains champignons responsables de fontes de semis provoquent un symptôme de tache brune diffuse à la base du coléoptile.
Certains champignons responsables de fontes de semis provoquent un symptôme de tache brune diffuse à la base du coléoptile. © Arvalis

Les plus lus

<em class="placeholder">Corentin Chateignier dans un des ses quatre bâtiments de volailles Label rouge sur son exploitation en Eure-et-Loir</em>
« J’ai lancé un atelier volailles en Eure-et-Loir pour diversifier mon exploitation de grandes cultures »

Corentin Chateignier, installé avec son père Alain sur une exploitation de grandes cultures dans la Beauce, a lancé un atelier…

<em class="placeholder">Bastien Porte et son frère Vincent Darribeau, associés de l&#039;EARL Crabot.</em>
« Notre marge brute moyenne en maïs semence est de 2 800 €/ha sur notre exploitation des Landes »

Bastien Porte est, avec son frère et sa mère, multiplicateur de semences à Aire-sur-l’Adour dans les Landes. Ce travail est…

<em class="placeholder">Guillaume Bodet est agriculteur à Aufferville, en Eure-et-Loir devant son gîte à la ferme </em>
« Mon gîte à la ferme en Eure-et-Loir rapporte un revenu équivalent à la location d’un petit non-meublé à l’année »
Guillaume Bodet est agriculteur à Aufferville, en Eure-et-Loir. Il loue son gîte à la ferme à des touristes mais il vise surtout…
Vidéo : comment entretenir un fossé dans les règles ?

Un fossé doit être entretenu pour permettre le bon écoulement de l’eau et réduire les risques d’inondations des parcelles…

<em class="placeholder">Valérie Leguereau, agricultrice à Villemardy (41), devant un équipement agricole</em>
« Nous avons ajouté du pois protéagineux à notre assolement dans le Loir-et-Cher grâce à un prix garanti et une assurance sur la production »
Agricultrice à Villemardy, dans le Loir-et-Cher, Valérie Leguereau cultive du pois protéagineux depuis 2024, pour ses atouts…
<em class="placeholder">Vigneron controlant sa tresorerie en especes et effectuant un paiement par cheque. </em>
Revenu agricole : comment évoluent les résultats des agriculteurs depuis douze ans ?

Variabilité interannuelle, écarts de revenus entre spécialisations agricoles, mais aussi entre exploitations dans une même…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures