Une voie unique avec le cueilleur de la moissonneuse-batteuse à 50 cm
Agriculteur et entrepreneur de travaux agricoles dans une région betteravière, Aurélien Houdy a fait le choix d’un cueilleur à maïs à 50 cm d’interrang.
Agriculteur et entrepreneur de travaux agricoles dans une région betteravière, Aurélien Houdy a fait le choix d’un cueilleur à maïs à 50 cm d’interrang.
Avec sa Claas Lexion 740 et son cueilleur 8 rangs Capello à 50 cm d’écartement, Aurélien Houdy récolte entre 250 et 400 ha de maïs par an, dont 60 ha sur son exploitation. Cet agriculteur, également dirigeant de l’ETA du Lézard, est installé dans la Beauce, à Chaussy, près d’Outarville (Loiret), une région betteravière où les semoirs à 50 cm d’interrang sont légion. « Le renouvellement en 2014 de mon monograine a motivé le passage de 70 à 50 cm d’interligne pour le maïs grain, afin d’utiliser le même appareil pour les betteraves. J’ai opté pour un modèle de 12 rangs, car je dispose d’une automotrice d’arrachage à six rangs. Certes le nombre de rangs du cueilleur n’est pas identique à celui du semoir, mais j’utilise le guidage automatique avec correction RTK procurant une grande précision », explique-t-il. Le changement d’interrang pour le maïs a alors conduit Aurélien Houdy à renouveler son cueilleur. Avant de prendre sa décision, il a toutefois demandé l’avis à ses clients, qui n’ont pas fait d’objection. « Tous possédaient déjà des semoirs à betteraves réglés à 50 cm. Il leur a uniquement suffi de se procurer les disques de dosage adaptés. »
Le même semoir pour le maïs et les betteraves
« Le fait de tout semer à 50 cm est vraiment confortable. La voie des tracteurs et celle du pulvérisateur sont identiques pour toutes les cultures, ce qui dispense de tout réglage durant la campagne », apprécie Aurélien Houdy, un avis partagé par les clients. L’agriculteur, qui prépare la certification Haute valeur environnementale (HVE) pour certaines de ses productions, envisage d’acquérir une bineuse. Là encore, l’adoption d’un interrang commun à toutes les cultures sarclées revêt un intérêt en termes de simplification du travail. « Pas besoin de modifier la distance entre les éléments pour passer du maïs aux betteraves, et inversement. » Sur le plan agronomique, l’exploitant estime qu’en semant à 50 cm d’écartement, la population est mieux répartie et que le maïs valorise mieux l’irrigation. Il constate que les plantes poussent plus haut qu’en 70 cm d’interrang, un phénomène qu’il explique par la recherche de lumière, mais n’enregistre pas forcément de gain de rendement. Lorsque les conditions sont bonnes, le maïs recouvre aussi plus vite le sol, ce qui permet de réduire les quantités de produits phytos appliquées.
Ça marche à 45 cm
Dans ses prestations de récolte, l’entrepreneur est amené à battre du maïs à 45 cm d’interrang. « Cet interligne est retenu par des clients en bio qui plantent leurs pommes de terre tous les 90 cm. Ils n’ont ainsi pas à changer les voies de leurs matériels. Dans cette configuration, je ramasse neuf rangs au lieu de huit sans observer de perte. Le seul inconvénient est la mauvaise qualité de broyage, car les tiges de maïs n’arrivent pas bien en ligne », remarque-t-il. L’entrepreneur n’a jusque-là jamais récolté de maïs à de plus grands écartements. Si certains constructeurs avancent qu’il est possible de battre du maïs à 70 ou 75 cm en passant en diagonale par rapport au semis avec un cueilleur à 50 cm, Aurélien Houdy reste perplexe. « Lorsque je travaille en biais dans les angles des parcelles, le ramassage n’est pas aussi propre et j’observe des pertes d’épis », indique-t-il.
En chiffres
287 ha de SAU, dont 60 ha de maïs grain,
1 moissonneuse-batteuse Claas Lexion 740 de 2012, équipée d’une coupe de 9 m et d’un cueilleur Capello 8 rangs fixe à 50 cm d’interrang
350 ha de céréales récoltés en 2020
400 ha de maïs battus en 2020
Des taux d’humidité records
En l’absence de précipitations entre mi-juin et mi-septembre 2020, les battages ont attaqué trois semaines plus tôt qu’habituellement. Au 14 octobre, Aurélien Houdy avait déjà les trois quarts des surfaces récoltés (400 ha au total). Les rendements, jugés corrects par l’agriculteur, se situent entre 110 et 150 quintaux secs. En revanche, les taux d’humidité sont exceptionnellement bas : 18 à 26 %, au lieu de 25 à 35 % habituellement. « Un client qui a réalisé son dernier tour d’eau tardivement a, lui, récolté entre 32 et 34 %. Pour limiter les coûts de séchage, il est important, dans notre secteur, de ne plus arroser après le 15 août. D’ailleurs, l’irrigation du maïs grain est déterminante entre le stade 10 feuilles et la floraison », souligne l’exploitant.