Une herse étrille sous contrôle
À Belmont dans le Gers, la Cuma La Belmontaise s’est équipée d’une herse étrille disposant d’une régulation automatique de la profondeur de travail des dents.
À Belmont dans le Gers, la Cuma La Belmontaise s’est équipée d’une herse étrille disposant d’une régulation automatique de la profondeur de travail des dents.
Suite à la création d’un groupe de cinq adhérents en conversion bio pour une surface de 270 hectares de cultures (blé, maïs, tournesol, pois chiche, lin, lentille…), rejoints depuis par deux nouveaux agriculteurs, la Cuma La Belmontaise investit à l’automne 2018 dans plusieurs outils de désherbage mécanique, dont une herse étrille Treffler de 12,80 mètres. « Après avoir assisté à des démonstrations et bien étudié l’offre du marché, nous nous sommes orientés vers cette herse étrille qui a la particularité de disposer d’un réglage individualisé de la pression (200 g à 5 kg) sur les dents, qui sont chacune équipée d’un double ressort relié à un câble », explique Jean-Pierre Doat, président de la Cuma. Autre particularité de cette machine, elle dispose de deux capteurs positionnés sur une dent à l’avant et à l’arrière du cadre central. Ceux-ci sont reliés à un boîtier régulant hydrauliquement l’agressivité des dents. « Ce dispositif proposé en option venait d’arriver. Le concept est séduisant, surtout pour une utilisation en Cuma, où la maîtrise du réglage d’une herse étrille n’est pas toujours évidente pour tous les adhérents. »
Des dents toujours à la bonne profondeur
Dès les premiers hectares, Jean-Pierre Doat a pu se rendre compte de l’efficacité du système. « L’automatisme module en permanence la pression des dents en fonction des types de sols, qui sont très hétérogènes dans la région, mais aussi suivant les zones plus ou moins motteuses. L’indicateur visuel qui sert au réglage manuel est très pratique pour se rendre compte des variations. Le plus appréciable, c’est que l’on ne descend plus du tracteur pour aller vérifier régulièrement le travail de la herse et ajuster la pression en conséquence. » Les réglages s’effectuent depuis un boîtier en cabine à partir duquel sont définis la vitesse de travail, la profondeur des dents et le temps de réponse, ce dernier jouant sur la finesse des variations, afin de ne pas trop solliciter le circuit hydraulique. « Lors du premier passage 'en aveugle' 4-5 jours après le semis, on avance à 5-6 km/h avec une profondeur de 1 cm. On réduit la vitesse à 3,5-4 km/h sur des cultures en place peu développées, en grattant à 3 cm. Pour les céréales en sortie d’hiver (début montaison), on atteint les 7-8 km/h et on peut se permettre de passer en gestion manuelle de la pression, car la culture est moins sensible », détaille Jean-Pierre Doat.
Un travail homogène sur toute la largeur
Outre son automatisme astucieux, la herse étrille Treffler affiche une conception favorable à la régularité de travail des dents. « La machine reste toujours bien parallèle au sol, grâce à ses six roues de jauge à l’avant : deux pour le cadre central et une pour chacune des quatre extensions repliables. Le cadre central dispose également de deux roues de jauge pivotantes à l’arrière. Avec le réglage de la pression par ressort, les dents travaillent à 45 degrés avec un dégagement constant. » Ces dents de 50 cm de long et 8 mm de diamètre sont réparties sur six rangées, offrant un espacement entre dents de 28 mm. « Elles assurent une très bonne capacité de pénétration à la herse, qui pourrait même être utilisée pour faire un faux-semis. Et en présence de résidus de tournesol, je n’ai pas observé de bourrage », apprécie l’agriculteur.
Plus de vigilance au transport
Au chapitre des critères d’utilisation plus courants, Jean-Pierre Doat met en avant le mécanisme de repliage très bien pensé de cette large machine portée. « Il faut juste veiller à ce que les câbles de tension soient bien tendus avant le repliage, afin d’éviter qu’ils ne se croisent durant le transport. Il faut aussi être vigilant avec la hauteur de la machine, qui dépasse très nettement celle du tracteur de 150 chevaux auquel elle est attelée. » Quant à l’entretien, les graisseurs se cantonnent aux huit axes d’articulation de repliage et aux vérins. « Les dents semblent bien résister à l’usure et de manière régulière. Il faudra toutefois prévoir deux jours de travail, lorsqu’elles seront à changer. »
Chiffres clés
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