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Les lames d’air améliorent et confinent la pulvérisation

Offrant un gabarit intermédiaire entre le face par face et les panneaux récupérateurs, les systèmes de pulvérisation avec confinement par lames d’air s’annoncent prometteurs en termes de réduction de la dérive.

« La première source de dérive, c’est la turbulence », explique Vincent de Rudnicki, ingénieur de recherches au laboratoire de biotechnologie de l’environnement à l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement). De ce constat, est né Bliss, un prototype de pulvérisateur exploitant l’effet Coanda (sur lequel s’appuie l’aéronautique pour faire voler ses avions) pour confiner les gouttes de produits phytosanitaires au sein d’un tunnel. « Tout le compartiment de pulvérisation est entouré de lames d’air soufflant jusqu’à 65 m/s (234 km/h), à l’avant, à l’arrière, sur le dessus, en dessous et sur les côtés. Le seul endroit où il y a de la turbulence, c’est à la confrontation des lames d’air qui se font face, au cœur de la vigne, là où les mouvements d’air tourbillonnants trouvent toute leur pertinence. La preuve en est : les essais sur le banc EvaSprayViti de l’Inrae font état d’une qualité d’application au centre de la vigne toute aussi bonne qu’en périphérie de la végétation, aussi bien sur et sous les feuilles, ce qui n’est pas le cas avec la voûte ou le face par face utilisés en témoins. En simulation de pleine végétation, Bliss applique près de 87 % du produit sur les feuilles, quand les face par face et panneaux récupérateurs stationnent autour de 65 % et les voûtes 50 %. Partant de ce constat, si un viticulteur trouve son compte avec les technologies actuelles, il pourrait réduire de 20 à 40 % ses quantités de produits avec Bliss. Les écarts sont logiquement moins importants en début de végétation, le feuillage clairsemé constituant moins un frein à la pénétration du produit.

Vincent de Rudnicki annonce avoir trouvé un partenaire qui pourra industrialiser Bliss et achever le développement du produit, en étroite collaboration avec des utilisateurs, « en procédant de la même façon que pour le système de gestion de produits phytosanitaires Picore, poursuit Vincent de Rudnicki. D’ailleurs, le futur Bliss en sera équipé. »

Plusieurs appareils de présérie, correspondant à différents interrangs de vigne, seront construits et confrontées à l’épreuve du terrain.

Opti-Viti, le pulvé semi-confiné à lames d’air

Avec l’Opti-Viti, Chabas propose un semi-confinement par lame d’air. L’appareil dispose ainsi d’une lame d’air supérieure et arrière pour chaque demi-face. À l’avant, entre 4 et 6 diffuseurs (par demi-face) légèrement orientés vers l’arrière pulvérise le produit selon la technologie KWH, à savoir une sortie de 4 mm de diamètre terminée par un diffuseur sur lequel le liquide s’étale et emmené par les vents dont la vitesse peut varier de 80 à 120 m/s selon la taille des gouttes souhaitées. Acceptant des bouillies épaisses comme l’argile, l’Opti-Viti se sert des lames d’air comme remparts à la dérive, mais aussi pour rediriger les gouttes vers le cœur de la végétation, réduisant ainsi la dispersion, même si aujourd’hui aucun test n’a été réalisé. Chabas entend équiper (en option) l’Opti-Viti du système électrostatique déjà éprouvé. Cette solution consiste à électriser et charger négativement la bouillie qui, une fois pulvérisée, sera attirée par la végétation chargée positivement (sève, sels minéraux). « Certains de nos clients se permettent de réduire la quantité de produits jusqu’à 30 %, juste avec le kit électrostatique, confie Jean-Baptiste Tournier, responsable développement commercial et marketing chez Chabas. Avec ces murs d’air qui vont plaquer les gouttes contre la végétation, on devrait pouvoir réduire encore davantage la quantité de bouille. » Les premiers essais devraient démarrer cette saison chez les viticulteurs. Le produit évoluera encore, afin de gagner en poids, mais aussi de faciliter l’escamotage des descentes.

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