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Les coupes repliables des moissonneuses-batteuses  sécurisent les chantiers 

Les plateformes repliables profitent aujourd’hui des mêmes solutions techniques que les coupes rigides, avec en prime davantage de sécurité et de confort pour le chauffeur. Elles permettent même, dans certains cas, de mieux valoriser le potentiel des moissonneuses-batteuses. 

Les coupes repliables se vendent essentiellement dans les zones d’élevage aux terres morcelées, principalement en Auvergne et en Bretagne. Elles intéressent aussi les agriculteurs et entrepreneurs qui, pour gagner en confort de travail, souhaitent se dispenser des opérations d’attelage et de dételage. « Avec le petit parcellaire de notre région, les chantiers s’avéreraient vite pénibles si nous devions moissonner avec une coupe classique. Dans certains champs, nous passerions davantage de temps à accrocher et décrocher la coupe plutôt qu’à récolter », confie Eric Guillou, entrepreneur de travaux agricoles à Plouézec dans les Côtes-d’Armor. Cet utilisateur expérimenté de plateformes repliables intervient en zone côtière, où les champs ne mesurent parfois que 40 ares. « Un de nos clients cultivent 45 hectares en 45 parcelles, dont certaines atteignent 3 à 6 hectares », illustre-t-il. Sur ses huit moissonneuses-batteuses, sept reçoivent une coupe repliable. « L’utilisation de ces équipements renforce le confort et la sécurité sur les chantiers. D’ailleurs, les chauffeurs les apprécient particulièrement. Ils sont en effet dispensés d’accrocher et de décrocher la tête de récolte, ainsi que d’atteler et dételer le chariot de transport sur la moissonneuse, indique Eric Guillou. Même s’il est nécessaire de descendre pour poser les cardans et déployer les diviseurs sur les plateformes Claas, cette opération est moins dangereuse que de manipuler une coupe et son chariot. Le nombre d’allers et retours en cabine est aussi réduit. » Nicolas Guillaud, inspecteur commercial chez MRA, importateur des matériels Geringhoff, renchérit en indiquant que les coupes repliables répondent aux agriculteurs ne souhaitant pas voir la machine manœuvrer sur la récolte pour atteler sa coupe. Paul Leroch, importateur français des matériels espagnols Tort, via sa société Leroch Distribution, annonce, lui, qu’il faut environ une minute pour déplier la coupe sans descendre, alors que dételer le chariot et accrocher une plateforme rigide demande parfois 15 minutes. Ainsi, avec une moissonneuse-batteuse récoltant 3,5 ha/h, c’est quasi un hectare de perdu à chaque changement de parcelle. « En général, un utilisateur de cinq-secoueurs avec coupe repliable réalise une surface journalière supplémentaire de cinq hectares, par rapport à une plateforme fixe. L'entrepreneur peut alors décider de s'équiper de trois moissonneuses-batteuses avec coupe repliable, plutôt que d’investir dans quatre modèles à plateforme rigide. L’investissement est ainsi limité et un chauffeur est économisé », argumente le distributeur breton. 

 

7,80 mètres pour la plus large 

La puissance des moissonneuses-batteuses augmente sans cesse et pour exploiter pleinement leur potentiel, les coupes repliables doivent être suffisamment grandes. Aujourd’hui, la largeur maximale disponible sur le marché culmine à 7,80 mètres avec la version HV 780 sortie par l’Allemand Geringhoff pour la campagne 2018. L’Espagnol Tort le talonne avec sa coupe Pleg de 7,50 mètres d’envergure, tandis que les offres de Cressoni et Moresil s’arrêtent à 7,20 mètres. Le plus grand modèle Capello mesure 7 mètres. De son côté, Claas ne propose que deux tabliers repliables de 4,50 et 5,40 mètres et ne semble pas enclin à développer d’autres variantes. Le mode de repliage, en deux ou trois parties, distingue les constructeurs. Le principe à deux éléments fait appel à moins d’articulations. Il peut, en revanche, engendrer davantage de contraintes sur le convoyeur lors des phases de repliage et dépliage, en raison du déséquilibre des charges. Cressoni et Tort retiennent cette architecture avec superposition des deux demi-barres de coupe, mais avec des cinématiques propres. Chez Claas, les deux éléments se juxtaposent pour un transport en long augmentant le porte-à-faux avant. « Ce procédé présente l’intérêt de ne pas obstruer la visibilité, à l’inverse du repliage par superposition », souligne Guillaume Feys, coordinateur des chefs produits automoteurs chez Claas. Avec les coupes en deux parties, les mécanismes d’entraînement sont généralement doublés. Chaque demi-lamier à sections est, par exemple, animé par son propre boîtier. La jonction des deux demi-barres de coupe s’effectuant au centre, juste devant le convoyeur, engendre des difficultés d’alimentation dans certaines situations. « Mes coupes repliables en deux parties trouvent parfois leurs limites dans les récoltes non mures et dans le versé. Elles se révèlent heureusement aussi performantes que des rigides en bonnes conditions », remarque Eric Guillou, équipé de cinq modèles Claas C540 et de deux Tort de 6,60 mètres.  

 

Rester dans le gabarit routier de 3,50 mètres  

Le repliage en trois parties semble créer moins de contraintes sur la moissonneuse-batteuse, car les éléments latéraux se rabattent sur le module central. Ce procédé, retenu par Capello, Geringhoff et Moresil, garantit, selon les constructeurs, une meilleure alimentation, puisque les jonctions sont déportées par rapport au convoyeur. Il s’avère en revanche légèrement plus complexe en raison des multiples capteurs et utilise aussi davantage de mécanisme de crabotage pour transmettre le mouvement depuis la partie centrale vers les extrémités repliables. Aussi, le système de verrouillage des coupes en trois parties fait parfois appel à des vérins placés dessous. Cette configuration rehausse alors le fond et peut compliquer l'alimentation avec les céréales courtes, le soja ou encore les pois. Il est alors nécessaire d’augmenter l’agressivité des rabatteurs pour faire rentrer le produit. La petite marche s’avère également défavorable avec des cultures s’égrainant facilement, car la récolte reste devant le lamier et tombe au sol. Ce bourrelet présente en revanche l’intérêt d’arrêter les pierres et fait ainsi le bonheur d’utilisateurs dans certaines régions. Indépendante du type de repliage, la distance entre la vis d’alimentation et le convoyeur se révèle importante. Elle conditionne la qualité d’alimentation et agit directement sur les performances de la moissonneuse-batteuse. L’optimal est de retenir une vis de grand diamètre positionnée au plus près du convoyeur. Le gabarit au transport est un autre critère décisif. L’idéal est de retenir une coupe repliable respectant sur la route une largeur inférieure à 3,50 mètres. Ce critère, valable pour des plateformes mesurant jusqu’à 6,60 mètres d’envergure, dispense d’escorter la moissonneuse-batteuse avec une voiture pilote.     

 

             

 

Le confort du tablier télescopique 

 

Les plateformes rigides à tablier télescopique sont aujourd’hui plébiscitées par de nombreux agriculteurs et entrepreneurs, tellement elles apportent du confort de conduite et optimisent les performances des moissonneuses-batteuses. Elles permettent, par exemple, de passer rapidement du blé au colza, et inversement, sans faire appel à des prolonges. Pour rivaliser avec ces coupes, les modèles repliables doivent alors proposer les mêmes prestations, tout en limitant leur poids. Ils doivent aussi être compétitif en termes de tarifs, afin que l’acquéreur puisse envisager un retour rapide sur investissement. Pour le moment, seules deux marques proposent le tablier télescopique sur leurs coupes repliables. Les quatre modèles ainsi équipés chez l’Allemand Geringhoff mesurent de 5,40 à 7,20 mètres et leur fond s’avance de 50 cm. Ils pèsent, à largeur équivalente, de 100 à 300 kg de plus qu’une coupe repliable non télescopique. L’Espagnol Tort a sorti en 2018 trois coupes de 6 ; 6,60 et 7,20 m d’envergure. Ces variantes reçoivent un fond variable sur une course de 40 cm. Elles affichent respectivement, sur la bascule, 100, 120 et 140 kg de plus que les plateformes repliables non télescopiques de la marque. L’architecture du dispositif de suivi du sol est par ailleurs un critère important. L’efficacité dépend de la position des palpeurs, de leur nombre et de leur taille. Plus ils sont larges et bien répartis sous la plateforme de coupe, moins ils risquent de tomber simultanément dans une ornière et plus les informations transmises au système de correction seront précises. 

 

 

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