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« La force d'une ETA, c'est la gestion opérationnelle, financière et humaine »
Constance Doat dirige l’entreprise Littoral Travaux agricoles à Clenleu (62) avec son oncle, Claude Lefrancois. Diplômée d’un master en finance et gestion, elle optimise tous les postes clé de l’entreprise, et notamment celui de la gestion du personnel. Son but, conserver ses salariés et être attractive auprès des saisonniers.
Constance Doat dirige l’entreprise Littoral Travaux agricoles à Clenleu (62) avec son oncle, Claude Lefrancois. Diplômée d’un master en finance et gestion, elle optimise tous les postes clé de l’entreprise, et notamment celui de la gestion du personnel. Son but, conserver ses salariés et être attractive auprès des saisonniers.
À moins de 30 km du Touquet, l’ETA Littoral travaux agricoles (LTA) se niche dans le village vallonné de Clenleu où, en 1964, les grands-parents de Constance Doat ont installé leur entreprise. « À l’époque, c’était un café », retrace la trentenaire qui est devenue associée et présidente de l’ETA en 2014 après le décès accidentel de son père. Celle qui ne voulait pas travailler dans l’entreprise familiale a pourtant fini par s’installer, diplôme d’école de commerce en poche, sur le siège de dirigeante au côté son oncle, Claude Lefrançois.
Plus de trente salariés
Alors que la moyenne des ETA emploie quatre salariés en France*, LTA en compte une trentaine en CDI, dont vingt chauffeurs et cinq mécaniciens, à quoi s’ajoute une quinzaine de saisonniers. L’entreprise sait pourtant rester agile grâce à une organisation rationnelle de ses activités. Elles se divisent en deux parties, les prestations agricoles, récolte, ensilage, arrachage de betteraves, et les prestations industrielles, transport et épandage de liquides. L’orchestration de ces différentes activités est le défi de l’ETA pour répondre aux multiples demandes. Elle ne manque pourtant jamais de personnel.
Le salaire et la formation
L’été dernier, alors que les fenêtres météo se faisaient rares pour la récolte, Constance Doat a pu faire appel à des saisonniers au pied levé pour répondre aux demandes simultanées des clients. Selon la dirigeante, l’effort essentiel pour garder ses salariés et rester attractif : « le salaire. Les gars sont super courageux, ne posent pas de problème pour faire des heures, mais il faut que ce soit rémunéré convenablement », confie-t-elle, ce qui signifie au-delà du Smic, « entre 12 et 14€ de l’heure » et cela concerne « toutes les heures faites ». « La deuxième chose, enseigne Constance Doat, c’est la formation ». Elle a observé une tendance à laisser les chauffeurs sur les machines qu’ils avaient l’habitude de conduire. Or, certains ont envie d’évoluer. « On part du principe que, s’ils ont envie et qu’ils veulent apprendre, ils peuvent se former ».
La gestion ressources humaines un travail quotidien
Les entretiens annuels servent à sonder les employés sur leurs souhaits « et on fait une réunion annuelle où on présente les résultats mais aussi les projets », ce qui leur permet d’y réfléchir. « On a lancé une nouvelle activité de transport, relate la dirigeante, et un des chauffeurs a émis le souhait de conduire les poids lourds. Il a passé une semaine en formation pour valider ses permis. »
La concertation présente aussi l’avantage d’inclure les salariés dans la vie de l’entreprise : « on les sonde sur l’achat de nouveaux matériels, parce que souvent, ils s’y connaissent bien mieux que nous », sourit Constance Doat.
Assumer les prix élevés de l’ETA
Si l’ETA admet être « une des plus chères du secteur », ses clients reconnaissent la qualité de son travail et sa réactivité. « Notre atout, c’est notre gestion du personnel et notre parc matériel important », avise Constance Doat qui rappelle que les marges des ETA sont faibles. « On travaille avec du personnel, du matériel et du gasoil, énonce-t-elle, que des paramètres fluctuants. S’il y en a un qui va mal, ça fait plonger la rentabilité ».
C’est sa gestion au cordeau qui rend Constance Doat positive pour l’avenir : « avec les coûts de matériel, qui sont montés en flèche, et ceux de l’entretien, les agriculteurs réfléchissent avant d’acheter. Les jeunes sont plus diplômés et calculent leurs coûts ». Elle constate que de plus en plus d’exploitations délèguent la moisson, notamment à cause des difficultés de recrutement, ce qui laisse « un bel avenir à la prestation ».
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*selon l’étude Marketing direct agricole, juin 2023.
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