Inflation
Le prix des fruits et légumes serait en hausse plus rapide que l’inflation, selon Familles Rurales
Selon l’Observatoire des prix de Familles Rurales, le panier en conventionnel a pris 11 %. Difficile de respecter le PNSS dans ces conditions, selon l’association de consommateurs qui réclame des actions aux pouvoirs publics : chèque alimentaire, plan de sensibilisation, financements européens mieux fléchés. En parallèle les premières réactions de la filière commencent à arriver.
Selon l’Observatoire des prix de Familles Rurales, le panier en conventionnel a pris 11 %. Difficile de respecter le PNSS dans ces conditions, selon l’association de consommateurs qui réclame des actions aux pouvoirs publics : chèque alimentaire, plan de sensibilisation, financements européens mieux fléchés. En parallèle les premières réactions de la filière commencent à arriver.
« Manger 5 fruits et légumes par jour, mais à quel prix ! » Tel est le titre racoleur du traditionnel rapport annuel de l’association de consommateurs Familles Rurales, publié cette année ce vendredi 22 juillet, issu de son Observatoire des prix des biens de consommation courante.
« En juin 2022, les fruits et légumes ont atteint un niveau de prix record. Selon l'Observatoire des prix Familles Rurales publié le 21 juillet, le panier en conventionnel a augmenté de 11 % soit 2 fois plus que l’inflation pourtant déjà très forte (+5, 8 % en juin 2022 selon l’INSEE). A l’heure où se dessinent les contours d’un projet de loi sur le pouvoir d’achat, le mouvement tire de nouveau la sonnette d’alarme ».
Trois conclusions principales pour ce nouveau rapport
L’Observatoire des prix des fruits et légumes de Familles Rurales porte sur un panier de 9 fruits et 10 légumes frais, conventionnels et bio, sur 4 surfaces de vente. Ses principaux résultats :
- +11% d’augmentation pour notre panier conventionnel de fruits et de légumes en 1 an, soit 2 fois plus que l’inflation déjà forte
- Entre juin 2021 et juin 2022, le prix du panier de fruits a augmenté de +8 % en conventionnel et de +4 % en bio.
- Entre juin 2021 et juin 2022, le prix des légumes a augmenté de +15 % en conventionnel et a baissé de -3 % en bio.
- En 10 ans des fruits et des légumes qui pèsent de plus en plus cher dans le budget des ménages
- Le prix des fruits et légumes en conventionnel n’a cessé d’augmenter et a explosé de près de +40 % en une décennie (+42 % pour les fruits et +37 % pour les légumes)
- Le bio se stabilise mais reste loin d’être accessible (jusqu’à 2 fois plus cher que le conventionnel).
- Manger au moins 5 fruits et légumes par jour et par personne représente entre 5 et 16 % d’un SMIC net mensuel pour une famille de 4 personnes selon la composition de notre panier
- En juin 2022, pour respecter le PNNS, une famille de 2 adultes et 2 enfants a dû dépenser entre 107 € et 198 € (soit entre 8 et 16 % d’un SMIC net mensuel) en se basant sur le panier type de Familles Rurales.
- En ne retenant que les 5 fruits et légumes les moins chers du panier d’été, la même famille a dû dépenser de 60 € à 86 € (soit entre 5 et 7% d’un SMIC net mensuel) pour respecter le PNNS.
Quels fruits et légumes ont vu leur prix bondir le plus ? Toujours selon Familles Rurales, la championne de l'inflation en conventionnel est la pastèque (+40 % en un an) en raison notamment des « conditions météorologiques défavorables » à la production, notamment en Espagne. La pêche (+25 %), le poivron (+37 %), la tomate grappe (+31 %) ou les haricots verts (+21 %) font aussi partie des produits les plus inflationnistes. A contrario, les oignons (-14 %), pommes (-7 %) ou carottes (-3 %) sont moins chers en moyenne que l'année précédente. En bio, la pêche (+28 %), le citron jaune (+13 %), la pastèque (+11 %) et le poivron (+10 %) sont ceux dont les prix ont le plus progressé, tandis que de nombreux légumes ont vu leur prix stagner ou baisser.
Des revendications auprès des pouvoirs publics
Fort de ces résultats, l'association Familles rurales exhorte tant le gouvernement que les parlementaires à :
- Consacrer un chèque alimentation pour toutes celles et ceux qui se voient aujourd’hui exclus des produits sains pour leur santé faute de budget suffisant ;
- Déployer un Plan “manger sain, manger mieux” afin de sensibiliser l’ensemble des consommateurs aux bienfaits d’une alimentation équilibrée, suffisamment riche en fruits et en légumes ;
- Interdire les publicités à destination des enfants faisant la promotion de produits trop gras, trop sucrés, trop salés, « dont il est établi qu’elles en déclenchent en grande partie l’achat » ;
- Rendre éligibles aux financements européens, « qui ne sont que très partiellement utilisés aujourd’hui », les actions de promotions des fruits et légumes auprès des enfants, hors cadre scolaire. « Réservées à ce dernier, peu d’écoles ont en réalité le temps et l’ingénierie pour mener ces sensibilisations. Des fonds existent, le besoin est immense mais le cadre inapproprié pour les utiliser. Les associations qui souhaitent jouer un rôle doivent pouvoir le faire et prétendre elles aussi aux financements disponibles. »
Le prix de la pomme de terre, « stable à 1 centime près sur trois ans »
Quelques heures après la publication de Familles Rurales, le CNIPT a envoyé un communiqué de presse, rappelant sobrement et simplement que :
1,15€, est le prix moyen constaté pour un kilo de pommes de terre sur la période d’août 2021 à juillet 2022. Ce prix est stable à un centime près par rapport au prix moyen constaté sur les trois précédentes campagnes (août 2018 à juillet 2021).
« Si l’on considère une portion de 250g pour un adulte, cela revient à un coût inférieur à 30 centimes par repas et par personne ».