Céréales - Le président Erdogan souhaite que l'accord sur les corridors d'export de grains sur la mer Noire soit prolongé
Les présidents ukrainien et turc se sont rencontrés vendredi 7 juillet. Les Nations-Unies poursuivent leurs efforts pour prolonger l’initiative grain. La Russie s’oppose toujours à son renouvellement.
Les présidents ukrainien et turc se sont rencontrés vendredi 7 juillet. Les Nations-Unies poursuivent leurs efforts pour prolonger l’initiative grain. La Russie s’oppose toujours à son renouvellement.
A l’issue de la visite du président, Volodymyr Zelensky en Turquie ce vendredi, le président turc, Recep Tayyip Erdogan s’est exprimé, au côté du responsable ukrainien, en faveur de la prolongation de l’initiative grain de la mer Noire sur les exportations de céréales ukrainiennes. Une affirmation des Turcs qui contraste, pour le moment, avec la position russe de ne voir aucune raison de poursuivre cet accord.
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Devant la presse présente à l’issue de l’entrevue entre les deux chefs d’Etat, le président turc a dit avoir étudié avec son homologue la manière de « prolonger l’accord », « peut-être en le révisant tous les trois mois, ce que nous espérons ». Le président turc a également indiqué qu’il espérait en parler avec Vladimir Poutine « le mois prochain » (donc en août, après la date butoir du 17 juillet de l’accord en cours actuellement).
Selon le media en ligne novinite.com (agence de presse de Sofia en Bulgarie et en langue anglaise), le président Erdogan poursuivait ses efforts samedi pour convaincre, dans un premier temps, le président russe de donner son accord pour une prolongation de trois mois de l’accord corridor s’achevant le 17 juillet et, dans un second temps, de le persuader de signer un accord plus long, de deux ans. Les Nations-Unies (Onu) ont immédiatement relayé cette info.
Convaincre les Russes de renouveler l’accord
Martin Griffith, le responsable des actions humanitaires de l’Onu a profité de la rencontre Zelensky/Erdogan pour rappeler vendredi que les pays occidentaux cesseraient de coopérer avec les Nations-Unies pour aider la Russie sur ce sujet des exportations, si Moscou décidait de ne pas renouveler l’initiative. « Le monde entier a vu l’utilité de l’accord corridor. Ce n’est pas quelque chose que vous pouvez juste jeter » a poursuivi Martin Griffith.
Le président Zelensky a bien évidemment souscrit à ces déclarations tout en précisant que l’accord ne pouvait pas dépendre de l’humeur du jour du président russe.
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Par ailleurs, Rebeca Grynspan, la principale représentante du commerce au sein des Nations-Unies, continue de travailler sur la possibilité d’améliorer les exportations des produits alimentaires et des fertilisants russes. Pour convaincre les Russes de reconduire l’accord corridor, un document d’entente (Memory of understanding) d’une durée de trois ans a été préparé, qui donnerait la faculté aux Nations-Unies d’aider la Russie sur ces sujets. Rebeca Grynspan a déclaré vendredi espérer pouvoir rencontrer l’ensemble des parties prenantes à l’accord (Russie, Ukraine, Turquie et représentants des Nations-Unies) cette semaine à Istanbul et se rendre à Moscou avant le 17 juillet.
Les Russes avancent toujours qu’aucun progrès n’a été réalisé sur la possibilité pour eux de pouvoir exporter leurs produits alimentaires et leurs engrais, non concernés par les sanctions des pays occidentaux, ces derniers continuant de dresser des barrières (système bancaire international Swift, logistique…) pour gêner leurs opérations commerciales dans ces domaines.
32 Mt exportées grâce à l’initiative et – 20 % sur les prix des céréales
Rappelons qu’au fur et à mesure que la date de fin de l’initiative grains approche, les exportations ukrainiennes de grains sont en stand-by, plus aucun bateau n’ayant gagné l’Ukraine depuis le 26 juin, selon l’agence Reuters, pour d’éventuels nouveaux chargements. Les trois derniers bateaux enregistrés pour sortir des ports ukrainiens, dans le cadre de l’accord corridor, seraient en train de charger dans le port d’Odessa pour partir lundi 10 juillet, selon plusieurs sources (dont un chargement de 27 000 t de maïs vers la Tunisie pas encore inspecté). Quatre autres bateaux auraient quitté le port de Tchornomorsk (au sud d’Odessa) depuis début juillet (voir encadré).
Les Nations-Unies estiment que plus de 32 Mt (51 % de maïs et 27 % de blé notamment) ont bénéficié de cet accord depuis sa mise en place en juillet 2022 et que cela a permis de baisser les prix des céréales de 20 % à travers le monde pour les pays acheteurs les plus pauvres.
Les derniers chargements à partir des ports ukrainiens :
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62 447 t de maïs vers la Chine à bord du Minoan Flame (parti le 4 juillet, inspecté le 7 et à ce jour à l’ancre dans le port de Suez, Egypte) ;
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22 387 t de tourteaux de tournesol vers la France à bord du Lady Meral (parti le 4, inspecté le 8 et à l’ancre à Istanbul, Turquie) ;
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39 998 t de blé vers la Turquie à bord du Santy (WFP) (parti le 3, inspecté le 9, arrivé en Turquie) ;
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20 008 t d’huile de tournesol vers l’Ethiopie (parti le 2 juillet, inspecté le 6 et à l’ancre à Istanbul, Turquie)
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source : Nations-Unies et Vessel Finder