Consommation locale
« Les producteurs locaux ne doivent pas avoir peur de la GMS »
En Loire-Atlantique, cinq enseignes de la GMS se sont engagées à faciliter l’accès aux producteurs locaux dans leurs rayons, avec les chambres d’agriculture et d’industrie.
En Loire-Atlantique, cinq enseignes de la GMS se sont engagées à faciliter l’accès aux producteurs locaux dans leurs rayons, avec les chambres d’agriculture et d’industrie.
« Pendant le confinement, les changements de consommation ont désorganisé les filières, note Alain Bernier, président de la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique. En même temps, des GMS ont eu des ruptures d’approvisionnement, alors que des produits existent localement. Il y a eu une volonté commune de rapprocher GMS et producteurs locaux ». Le 2 décembre à Nantes, cinq enseignes de la grande distribution (Auchan, Carrefour, Intermarché, E.Leclerc et Système U) ont donc signé une charte avec la CCI et la chambre d’agriculture dans laquelle elles s’engagent à travailler davantage avec les producteurs locaux et à mettre en avant leurs produits.
Les distributeurs s’engagent à recevoir les producteurs voulant être référencés, à leur répondre en 1 mois, à avoir une politique de prix partagée et à promouvoir les produits locaux.
Rescencement, formation et accompagement par la chambre d'agriculture
La chambre d’agriculture de Loire-Atlantique s’engage, elle, à recenser les producteurs locaux (fruits et légumes, viande et autres), à les former et à les accompagner. « Les magasins U sont déjà engagés avec les producteurs locaux, indique Pascal Claret, gérant pour Système U. Mais certains appréhendent le contact avec la GMS. Il faut les rassurer. Le volume n’est pas essentiel. Le magasin peut s’adapter. La logistique peut aussi se régler avec le maillage des magasins et des producteurs ». « Carrefour est à l’origine de 120 filières agricoles, rappelle Olivier Morabito, directeur de magasin Carrefour. Nous voulons développer ces partenariats, par un référencement et un paiement rapides et en augmentant la visibilité des produits locaux. Les producteurs ne doivent pas avoir peur d’aller voir le directeur d’un Carrefour ». « Auchan n’est, a priori, pas très « local », admet Christophe Jolivet, directeur de magasin Auchan. Pourtant, l’hypermarché de Saint-Herblain travaille déjà avec 70 producteurs locaux. La charte va permettre d’aller plus vite ».
La question du prix doit aussi se régler. « Le prix est fixé avec le producteur, assure Pascal Claret. S’il est trop bas, le producteur n’en vit pas et disparaît, ce qui n’est pas notre intérêt ». 30 % des exploitations de Loire-Atlantique vendent déjà en circuit court. 45 sont présentes au MIN. « Mais tous les producteurs n’ont pas envie de se déplacer au MIN alors qu’ils peuvent vendre au magasin près de chez eux, souligne Alain Bernier. Et la vente directe aux GMS peut aussi intéresser les filières organisées ».